Arts
Le Collège des Bernardins accueille Elsa Sahal et Isabelle Cornaro

Le Collège des Bernardins accueille Elsa Sahal et Isabelle Cornaro

05 May 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le collège des Bernardins consacre une belle partie de son activité à la défense de l’art , un acte nécessaire “à la réflexion et au débat”. Le très bel espace, absolument monumental constitué de la Nef et de l’ancienne Sacristie accueille le travail de deux jeunes femmes, la sculptrice Elsa Sahal et la plasticienne Isabelle Cornaro. Une belle réflexion  le sens caché des choses.

Dans espace dédié de la nef aux hauts murs se rassemble un groupe de sculptures en céramique. De loin, on pense à la regrettée Louise Bourgeois, on voit des amas noirs dont jaillissent des fluides, des corps, des courbes. On s’approche, saisis par la matière, ni terre, ni pierre, c’est la céramique que travaille comme de la pâte à modeler Elsa Sahal pour explorer ces “grottes organiques”.
La force de sa sculpture réside dans l’approche de l’œuvre même, cinq propositions sont posées sur une table, l’ensemble, la table associée aux sculptures forme une seule œuvre qu’il est possible de détailler. Viens ensuite l’effet incroyable produit son travail de la matière. La céramique dans ses mains devient de la lave en mouvement.

 

Dans l’ancienne Sacristie, nous rencontrons Isabelle Cornaro et le responsable de la programmation Alain Berland. L’effet ici produit est plus difficile d’accès et cela est passionnant. Devant nous cinq vitrines dans lesquelles des amas d’objets sont regroupés. Des jetons, des pièces de monnaies, des vases, des tapis…
Les vitrines sont pensées comme un parcours visant à mener une réflexion sur l’échange. Tout commence par une mèche de cheveux sur une feuille de papier noir pour glisser jusqu’à une vitrine plus imposante où les animaux en porcelaine semblent se parler. La jonction entre les installations est faite par une présentation horizontale de colliers devenant ici des objets de mesure.
Isabelle Cornaro déteste chiner, elle le dit et le répète, elle aime le travail. Ces objets ont déjà été utilisés dans le cadre d’autres expositions, ici en les emmurant elle les transforme, à l’image des Ready-made de Duchamp, elle les détourne de leur fonction première, posant la question : quelle est la valeur d’échange d’une œuvre d’art.
“Du proche et du lointain” provoque une tension appuyée par la disparition du sens premier de l’objet devant une œuvre.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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