Révélations après un deuil impossible
L’auteure remarquée de “Twist”( JC Lattès) est de retour pour cette rentrée littéraire 2010 avec une histoire familiale qui se dévoile en flash back. Une jeune-femme de dix-huit ans perd son père et doit faire face à la dépression de sa mère, en plus de son propre chagrin et de ses angoisse pour l’avenir. Sortie le 25 août 2010.
Alors qu’elle vient d’avoir trente ans, Nola revient sur l’année la plus douloureuse de sa vie : elle avait 18 ans et venait de perdre son père. Celui-ci n’avait absolument pas anticipé un accident, et Nola et sa mère ont du démanger dans un appartement triste, dans un immeuble triste. Après avoir péniblement passé le bac, Nola a du tirer un trait sur ses vacances de rêve avec ses deux meilleures amies en Grèce pour gagner de l’argent de poche en travaillant dans un café de son nouveau quartier. Après avoir géré stoïquement les montagnes de démarches administratives ayant suivi la mort de son mari, la mère a soudain sombré dans la dépression, celle-ci s’accompagnant d’ acouphènes, et d”une sensibilité terribles aux moindres sons. Nola était presque seule pour soutenir sa mère. Seul l’oncle Paul a parfois fait quelques apparitions. Travaillant dans la mode, et enchaînant les petites copines ultra-jeune, Paul n’était cependant pas tout à fait présent…
Dans le style oral et énergique qui fait sa force, Delphine Bertholon dresse le panorama désolée et néanmoins très plein de vie d’une jeune fille dont l’existence a été brisée en deux par un deuil. L’histoire est prenante, les persobnnages sont touchants, mais le style inégal, les fulgurances de spontanéité se transformant par moment en platitudes. Intéressante, la construction en flash-back devait mettre en valeur la réapparition des fantômes du passé, mais on ne peut que se demander si elle est vraiment nécessaire… Moins réussi que “Twist”, “L’effet Larsen’ contient néanmoins l’élément qui fait la force de Delphine Bertholon : un regard ouvert, avide, et humain sur la vie.
Delphine Bertholon, “L’effet Larsen”, JC Lattès, 230 p., 18 euros. Sortie le 25 août 2010.
“Depuis ta mort, papa, personne ne m’avait touchée. Personne, et surtout pas maman, comme si ça lui était désormais interdit; Je pensais qu’elle souffrait pas erreur. Culpabilisait par erreur. Elle devait se dire ‘Si seulement j’avais été là-bas, peut-être… Si j’avais choisi le mercredi plutôt que le mardi comme jour de congé… Si j’avais téléphoné…”. J’essayais de pardonner sa folie, car par moments je me disais la me^me chose. Si j’étais passé au salon comme quand j’étais gamine, au lieu de picoler dasn des bars à la noix… Si seulement! Ces pensées-là, rein à faire, on ne peut les empêcher.” p. 154
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