Polars
« Ils étaient sept » de C. A. Larmer : Agatha Christie et ses petits

« Ils étaient sept » de C. A. Larmer : Agatha Christie et ses petits

14 March 2023 | PAR Julien Coquet

Ce cosy mystery plaisant, hommage appuyé à Agatha Christie, divertit sans pour autant arriver à la cheville de la Reine du crime.

Pour commencer, deux définitions. D’une part, celle de fan fiction, « un récit que certains fans écrivent pour prolonger, amender ou même totalement transformer un produit médiatique qu’ils affectionnent » (Wikipédia). Mais aussi celle de cosy mystery qui, selon le site Babelio, est un sous-genre du roman policier regroupant des meurtres sans violence ni effusions de sang dont « l’intrigue se déroule dans un village et les crimes sont motivés par la jalousie, la vengeance ou la cupidité ». Ils étaient sept, de C. A. Larmer, recoupe parfaitement les deux définitions précédentes. Alors, littérature ou objet marketing ?

A Sydney, Alicia Finlay vit avec sa sœur Lynette. Fan de romans policiers, la première décide de monter le Club des amateurs de romans policiers. Et quoi de mieux, pour recruter, que de mettre une petite annonce dans un journal ? Au total, cinq personnes, en plus des deux sœurs, se réuniront régulièrement pour parler de roman policier, en commençant par l’œuvre d’Agatha Christie. On y rencontre un beau médecin, une bibliothécaire, une vendeuse de fripes, un homosexuel extraverti travaillant dans un musée, et une femme au foyer marié à un homme politique. Sauf que cette dernière, Barbara Parlour, disparaît et que le Club, face à l’absence d’inquiétude du mari, décide de mener l’enquête.

Premier tome d’une série qui viendra s’élargir dès cet été avec Le Crime du SS-Orient, Ils étaient sept remplit bien les fonctions du cosy mystery. Les personnages, archétypaux, se révèlent attachants, quoiqu’un peu énervant parfois. C. A. Larmer a le sens du dialogue et égrène les références à l’œuvre d’Agatha Christie, même si on sent parfois plus le saupoudrage qu’une réelle connaissance de la Reine du crime. Là où le bât blesse, c’est face à la simplicité de l’intrigue (on voit facilement arriver le dénouement), d’autant plus lorsque l’on revendique Agatha Christie comme modèle. Pas mauvais sans être passionnant, Ils étaient sept se lit sans problème sur la plage ou après une grosse journée de boulot. On est content d’être introduit dans ce Club d’amateurs de polars, mais on aimerait un peu plus de complexité.

« Ne le prenez pas mal, les filles, mais vous risquez de n’avoir pas grand-chose à dire. Ce n’est pas ce que j’appelle de la littérature.
– Et c’est précisément pour ça qu’on adore, riposta Lynette. C’est de la littérature pour les gens qui ne sont pas si imbus de leur personne qu’ils sont incapables de reconnaitre une bonne histoire quand bien même elle leur tomberait sur la tête. »

Ils étaient sept. Le Club des amateurs de romans policiers, tome 1, C. A. LARMER, traduit de l’anglais (Australie) par Tania Capron, Editions Le Cherche midi, 416 pages, 15,9 €

Visuel : Couverture du livre

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Julien Coquet

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