Le rêve brisé des working girls : Claire Leost dédie un guide aux femmes cadres supérieures qui voudraient aussi une vie privée
Elles ont entre 30 ans et 40 ans, le féminisme des générations passées leur a permis d’accomplir ce qui était encore auparavant extrêmement rare : décrocher un Bac +5 dans une grande école de commerce et entamer une brillante carrière dans la finance, le marketing ou le conseil. Sauf que le monde de l’entreprise et les mentalités de manière générale n’ont pas encore entériné le fait que les femmes ont des diplômes équivalents aux hommes. Éditrice dans un grand groupe de presse, Claire Leost expose clairement les cas d’une dizaine de ces femmes, souvent des anciennes camarades d’HEC. Pour chaque situation, elle propose quelques conseils de parade tout à fait utiles. Édifiant.
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Les jeunes-filles sont souvent plus studieuses que leurs camarades masculins et à l’orée des années 2000, nombre d’entre elles sont arrivées aux plus hauts diplômes en France : ingénieures ou sorties d’une école de commerce, elles ont commencé leur carrière sans se poser de question dans de grandes entreprises françaises. Mais très vite, l’une se voit poussée par son mari à accepter un mi-temps puis l’enfermement doré d’un travail à la maison pour s’occuper d’un enfant en bas âge, l’autre tente de convaincre son entourage professionnel qu’enceinte elle est en grande forme et peut continuer à travailler à plein temps presque jusqu’au bout… C e qui n’empêche pas un collègue masculin de tenter de lui voler sa place quand elle part pour un mois de congé maternité. Enfin, celle qui décide résolument de ne pas avoir d’enfant et de placer le sens de sa vie entièrement dans sa carrière se voit bloquée à 40 ans, car elle est considérée comme “inhumaine”. Dans l’œil tout à fait rétrogrades des cimes du monde de l’entreprise française une femme reste une mère, ou en tout cas une mère en puissance, avant même que l’on considère ses qualités professionnelles.
Une femme cadre supérieur peut donc atteindre à une bonne position et à un salaire confortable, mais, à compétences égales, jamais au même salaire et aux mêmes possibilités d’ascension qu’un homme. C’est la triste vérité que nous rappelle Claire Leost, cas particuliers et juste mesure de chiffres à l’appui. dans son livre somme toute assez alarmant, les femmes les plus épanouies semblent être les “trophee wives” qui ont sciemment décidé de n’être performantes et intelligentes qu’en privé, sur un cours de golf ou en société, mais alors toujours pour mettre en valeur leurs maris. Elle suggère également une vérité frappante : c’est l’homme divorcé et soucieux de voir ses enfants qui est l’avenir du féminisme. Lui seul sait combien il est difficile d’allier vie professionnelle et temps de qualité avec des petits qui se couchent tôt. Tandis que le mari ultra-travailleur mais qui préfère en vérité éviter le “coup de feu” familial de 19h (bain, dîner, coucher) préférera se plonger dans un dossier au bureau avec un plateau de sushis et revenir au domicile vers 21h , quand tout sera calme. C’est à elles d’être vigilantes pour ne pas se faire abuser, même par de brillants geeks avec qui elles créent des start-ups dont elles organisent toute la structure; et c’est enfin également à elles de ne pas réserve entre elles dans des réseaux de femmes où l’on partage surtout ses plaintes pour entrer activement et de plein pied dans le networking des hommes : celui où des postes leurs sont proposés à la clé.
Mais les hommes et les pesanteurs machistes ne sont pas les seuls en cause, dans ses conseils avisés de fin de chapitre, Claire Leost suggère que les femmes sont aussi responsables de leur situation ou du moins qu’elles peuvent -en douceur- protester pour améliorer leur situation. C’est à elles d’ avoir à demander comme quelque chose de normal une promotion, une augmentation ou un aménagement du temps de travail. Et c’est à elles de ne pas rester dans le networking entre femmes et de prendre d’assaut les réseaux masculins, ceux qui mènent vers de meilleurs postes.
“Le rêve brisé des working girls” est un petit livre bien fait, écrit de manière rythmée et limpide et qui met le doigt sur des réalités sociales très dérangeantes. Un bel essai dont on attend la suite.
Claire Leost, “Le rêve brisé des working girls”, Fayard, 144 p., 11.90 euros. Sortie le 6 mars 2013.
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3 thoughts on “Le rêve brisé des working girls : Claire Leost dédie un guide aux femmes cadres supérieures qui voudraient aussi une vie privée”
Commentaire(s)
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mattio
Bonjour
voici mes réponses R1>Sciences Po et de HEC R2>10
minette
Bonjour,
Réponse 1 : Sciences Po et de HEC
Réponse 2 : 10
Merci pour le jeu