L’académie du Goncourt soutient Marie NDiaye et dit non à Eric Raoult.
Marie NDiaye, la lauréate 2009 du Prix Goncourt est au cœur d’une polémique en réaction aux propos du député UMP Eric Raoult qui souhaite installer un « droit de réserve » pour les écrivains du Goncourt.
La romancière déclarait « dans les Inrokuptiles en aout 2009 ” Je trouve cette France-là monstrueuse. Le fait que nous (avec son compagnon, l’écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants – ndlr) ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d’être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j’ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux.”
Suite à cette interview Eric Raoult a demandé la mise en place d’un « devoir de réserve » pour les écrivains qui sonne comme un droit de censure vis-à-vis des intellectuels.
Cette idée a été violement rejetée par les membres de l’académie Goncourt. Le devoir de réserve des Prix Goncourt n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais. Ce serait bien mal connaître les écrivains que de croire qu’il existe”, a déclaré Bernard Pivot à l’AFP.
“Ce qui est vrai, c’est que le Goncourt renforce une position, donne une aura, une légitimité. Mais les propos que tiennent les lauréats n’engagent qu’eux-mêmes, ils n’engagent en aucun cas l’Académie Goncourt et encore moins la France”, a-t-il poursuivi.
Le ministre de la culture , Frédéric Mitterand ne souhaite pas prendre position déclarant dans une interview à Radio Frane Isère : “Je n’ai pas à arbitrer entre une personne privée qui dit ce qu’elle veut dire et un parlementaire qui dit ce qu’il a sur le coeur”. “Ça me regarde en tant que citoyen, cela ne me concerne pas en tant que ministre”, a-t-il ajouté.