Jeunesse
“Le p’tit bossu qui en avait plein l’dos” Gigi Bigot et Pauline Comis contre la haine

“Le p’tit bossu qui en avait plein l’dos” Gigi Bigot et Pauline Comis contre la haine

01 May 2017 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Gigi Bigot (aux textes) et Pauline Comis (aux dessins) ne s’attendaient peut-être pas à ce que leur ouvrage jeune public Le p’tit bossu qui en avait plein l’dos ait une allure si politique.  Il raconte l’histoire d’un petit garçon différent que la haine des autres pousse à l’exil. Espérons que ce ne soit qu’un conte. Un merveilleux conte intelligent à lire dès 4/5 ans chez Didier Jeunesse.

[rating=5]

Il y a longtemps, dans un paysage construit comme un tableau de Chagall il y avait un petit garçon bossu. Tellement bossu qu’il en était devenu l’exclu, celui qui “ne courait pas, ne criait pas, ne jouait pas”.  Un jour, il a eu “plein l’dos” il a déployé les ailes planquées dans sa bosse et a laissé les hommes, méchants,  abandonnés  à la grisaille d’un monde sans couleurs.

C’est un conte très contemporain aux allures éternelles que signe Gigi Bigot. L’écriture croise les mondes. Ici, vous ne trouverez pas de “Il était une fois”, vous entrerez directement dans une première image dure, celle du gamin seul au milieu de tous. Le dessin de Pauline Comis hyper élégant trace au trait fin la disparition d’une réalité.

Pensé comme une chanson dont le refrain serait “C’est le P’tit Bossu qu’en a ras le bol, on le suit au pays des enfants qui volent !”, ce conte interroge les petits et les grands soucis qui envahissent les enfants comme les grands. Comment s’en débarrasser ? Comment supporter ceux du voisin sans céder ni à la violence ni au silence, pour mieux revenir au monde ? sont les questionnements très actuels et très philosophiques auxquels l’adulte-lecteur confronte l’enfant-auditeur.

Un conte poétique sans gémissements,  sans aucune volonté dogmatique.

Gigi Bigot, Pauline Comis, Le P’tit bossu qui en avait plein l’dos, Didier Jeunesse, en librairies le 10 mai, 12,50 €

“Maîtresses femmes”, éloge de l’autonomie au féminin par Steinunn Sigurdardottir
[LIVE-REPORT] Salle Gaveau, Amandine Beyer et Gli Incogniti : cordes généreuses
Avatar photo
Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration