
Inhabiting Geometry, un livre qui revient sur le travail de l’architecte Anne Tyng
Née en Chine en 1920, comptant parmi les premières femmes à étudier à Harvard, collaboratrice et compagne de Louis Kahn avec lequel elle a conçu la fameuse “City Tower”, Anne Tyng professeure à l’université de Pennsylvanie pendant 30 ans. Cette grande figure de l’architecture, qui est décédée l’an dernier, est demeurée malheureusement trop peu connue. En 2011, une exposition a rendu hommage à son travail sur la géométrie, à l’Institute of Contemporary Art de Philadelphie et à la Graham Foundation de Chicago. Façonné par de proches collaborateurs, le catalogue de cette exposition permettra au public européen de se familiariser avec les formes parfaites d’Anne Tyng.
Montrant en son cœur les images des deux expositions, le beau livre “Anne Tyng, Inhabiting Geometry” commrend également plusieurs textes à la fois concis et précis analysant cette grande rétrospective. La commissaire des expositions Ingrid Schaffner rappelle le parcours d’Anne Tyng, son intérêt pour les mathématiques, mais également ce que ses traits révèlent d’imprégnation philosophique à travers le concept platonicien de “dé archétypal”. En fin d’ouvrage, elle co-signe avec William Whitaker, le commisaire des Archives d’Architecture de l’University de Pennsylvanie, une très belle chronologie illustrée de la vie d’Anne Tynn.
Professeur à l’université de Temple, Srdjan Weiss a collaboré avec Anne Tyng pour l’exposition, l’aidant à matérialiser ses dessins en sculpture. Dans “Inhabitation is unusual and important”, il montre comment le travail mathématique et géométrique d’Anne Tyng permet en effet de se réapproprier l’espace en le concevant différemment, il revient également avec émotion sur l’influence que l:’architecte a eu sur sa pensée et sur leur relation de maître à disciple. Egalement enseignante à Temple University, Alicia Imperiale analyse un essai théorique de l’architecte sur la géométrie, et montre qu’elle ouvre un passage pour que celle-ci grossisse et se développe dans l’espace de manière dynamique. Enfin, Jenny E Sabin montre comment l’architecte a également été une pionnière -dès les années 1960, de l’utilisation des ordinateurs dans sa discipline.
Images: Matthew Suib/Greenhouse Media