« Volodia » d’André Ourednik : La fabrique des cauchemars

Court roman ou longue nouvelle, Volodia nous fait le récit de quatre cauchemars.

Ils sont quatre scientifiques, Mäkelä, Hikkipä, Kerttu et Tauno, en blouses blanches, s’afférant autour d’un cerveau plongé dans un aquarium. Ce cerveau, c’est celui de Volodia, un dictateur des pays de l’Est, président de la Fédération. Mais loin de vouloir sauver le cerveau de cet homme, les quatre scientifiques s’ingénient à trouver les moyens de le faire le plus souffrir, tantôt dans un labyrinthe souterrain, tantôt au sein d’une tour d’ivoire où œuvrent des nains, tantôt dans un aquarium géant, tantôt dévoré par d’autres hommes après être passé à la broche. Ces scénarios qui se succèdent sont testés sur les cerveaux clonés qui font office de cobayes : le scénario le plus effrayant, choisi par le peuple, sera appliqué au Volodia en chair et en os.

On ne sait vraiment où classer ce court texte d’environ 70 pages : les cauchemars se succèdent, entrecoupés par les réflexions des scientifiques. On ne comprend pas tout, mais le dispositif intrigue, et on pense autant à Les Griffes de la nuit (1984) de Wes Craven qu’à Edge of Tomorrow (2014) de Doug Liman.

« J’ai… nous avons élaboré quatre variantes, expliqua Kerttu. Avec mes collègues, lui et celui-là, et lui aussi. Nous sommes très compétents. On les a testées sur toit. Enfin, sur des variantes de toi. Il y a la variante « terre », la variante « air », la variante « eau » et la variante « feu », tu vois ? On n’était pas d’accord, ou disons, on avait nos divergences, n’est-ce pas. »

Volodia, André OUREDNIK, Editions La Baconnière, 80 pages, 12 €

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