Fictions
« Un tournant de la vie » de Christine Angot : De la responsabilité écologique de l’éditeur

« Un tournant de la vie » de Christine Angot : De la responsabilité écologique de l’éditeur

16 September 2018 | PAR Julien Coquet

Il est indéniable que Christine Angot possède des talents d’écrivaine, au-delà de sa réputation sulfureuse. Son dernier livre, pourtant, permet d’en douter fortement.

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Distinguer réalité et fiction dans les romans de Christine Angot est toujours la grande affaire. Vincent serait-il Doc Gyneco ? Au lecteur d’en juger… Quoiqu’il en soit, lorsque la narratrice, écrivaine, tombe sur Vincent, chanteur, avec qui elle a vécu un amour passionnel (et qui dit passion dit souffrance), c’est le choc. Des années ont passé et la narratrice vit maintenant avec Alex, un ingénieur son qui travaillait avec Vincent. Les problèmes refont surface lorsque Vincent propose à Alex de travailler de nouveau avec lui. La narratrice va être partagée, telle une héroïne racinienne, entre un amour passionnel qui la déchire et un amour plus calme qui lui assure la paix et la sérénité…

Bref, dès le résumé, nous nous demandons si cela vaut vraiment la peine de se plonger dans un énième triangle amoureux. Le style, espère-t-on, sauvera sûrement une histoire bien connue de tous. Erreur. Un tournant de la vie est réellement vide de sens et de trouvailles littéraires. Heureusement, même elle le dit : « J’en peux plus Alex. J’ai pas une phrase qui tient debout. » Angot utilise use trop de dialogues dans son roman, on passe d’une discussion banale à une conversation sans intérêt : « – Il est bon ton fromage ? – Délicieux. Et toi, ton potage ? – Tout est bon. Le pain, la soupe, tout… »

Un tournant de la vie se révèle aussi extrêmement fatigant par des sentiments exacerbés. L’amour fait souffrir, oui, alors les personnages se disputent, crient et se déchirent. Pour renforcer la situation, quoi de mieux que la double ponctuation ? « Moi je suis pas sincère !? Moi je suis fausse ? Ah ben ça c’est pas mal alors !! Moi ?! » Les rares scènes de sexe pourraient constituer un terrain d’apaisement, des petits moments de calme avant la tempête, mais le ridicule des situations inspire plus le rire que le désir : « Vincent est entré en scène. Il portait un costume à épaulettes brodées. Il s’est assis au piano. Mon sexe a mouillé. » ou encore « Il est entré en moi. Ç’a été comme une décharge électrique. J’ai pensé : « Sa forme est adaptée à la mienne. C’est parfait. C’est merveilleux. » Il entrait, il sortait, mon regard partait ailleurs. »

Un tournant de la vie n’est un cadeau pour personne. Après avoir lu les 180 pages, on ne peut que se questionner sur le travail de l’éditeur. Faut-il vraiment abattre des arbres pour publier un tel livre ?

« – Allô ? Allô ?
– Oui.
– Allô ? Allô, allô…
– Vincent ?
– C’est qui ?
– C’est moi.
– C’est toi ?
– Oui, c’est moi. C’est toi Vincent ?
– Oui c’est moi. »

Un tournant de la vie, Christine Angot, Flammarion, 180 pages, 19 euros

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Julien Coquet

2 thoughts on “« Un tournant de la vie » de Christine Angot : De la responsabilité écologique de l’éditeur”

Commentaire(s)

  • Boris Paul

    L’une des plus grosses daubes de ces dernières années, encore pire que les précédentes, c’est pour dire…

    October 4, 2018 at 16 h 58 min
    • Julien Coquet

      C’est tellement mauvais que ça en est risible : à lire comme on voit un bon nanar !

      October 5, 2018 at 18 h 42 min

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