“Sigmaringen”, de Pierre Assouline
Pierre Assouline journaliste, écrivain, publie un autre roman empreint d’Histoire et qui s’attaque aux dernières heures du Reich : Sigmaringen.
[rating=4]
SIGMARINGEN
En septembre 1944, un petit coin d’Allemagne nommé Sigmaringen épargné jusque là par les horreurs de la guerre, voit débarquer du jour au lendemain la part la plus sombre de la France, le gouvernement de vichy avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval leurs ministres et une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement parmi lesquels Céline.
Pour les recevoir, Hitler a mis à leur disposition le château des Hohenzollern, maîtres des lieux depuis des siècles.
Toute repose sur Jules Stein, le majordome général de l’illustre lignée.
Depuis les coulisses où il œuvre sans un bruit, sans un geste déplacé, il écoute, et voit tout.
LES ALLIES SE RAPPROCHENT
Tandis que les alliés se rapprochent inexorablement du Danube et que l’étau se resserre, Sigmaringen s’organise en petite France.
Coups d’éclat, trahisons, rumeurs d’espionnage, jalousies, l’exil n’a pas éteint les passions.
Certains rêvent de légitimité, d’autres d’effacer un passé trouble, ou d’assouvir encore leurs ambitions.
LA FUITE POUR LA SURVIE
Mais Sigmaringen n’est qu’une illusion.
La chute de l’IIIème Reich est imminente et huit mois après leur arrivée, tous ces français vont devoir fuir pour sauver leur peau.
Dans ce théâtre d’ombres rien n’échappe à Julius Stein.
Sa discrète liaison amoureuse avec Jeanne Wolfermann l’intendante du maréchal, le conduira à sortir de sa réserve et à prendre parti.
C’est un roman historique très documenté qui nous présente la comédie du pouvoir chez les collaborateurs, ne nous déçoit pas.
L’auteur ne sort pas de sa réserve.
Le style est parfait.
Pierre Assouline, Sigmaringen, Editions Gallimard, Décembre 2013, 355 pages, 21 euros.
visuel : Gallimard
