« Peau vive » : Gérald Tenenbaum continue d’interroger la mémoire
Gérald Tenenbaum nous avait touchés et captivés par la ,manière dont sa plume interroge la mémoire dans l’Ordre des jours (eho,2008) et Souffles couplés (eho, 2010). Situé à la lisière de la chute du mur de Berlin, Peau vive (La Grande Ourse, 2014) fonctionne également comme un étonnant puzzle de souvenirs.
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Biologiste qui a du mal à entrer en contact avec les autres, Eve a survécu à un attentat dans un cinéma du quartier latin. Soutenue par quelques proches très présents, elle se remet. Contre toute attente, une fois sur pied, elle se rend seule dans le Berlin encore divisé de l’année 1988. Un lieu mythique qui est aussi un chemin de libération.
De structure complexe et laissant beaucoup de place à l’ellipse et au mystère, Peau Vive fonctionne à la fois comme une thérapie et une enquête, une fantaisie et une quête; Mystérieuse et en même temps très solide, la figure d’Eve fascine au point de devenir une obsession. Le puzzle de mémoire avance doucement révélant des souvenirs enfouis …
Gérald Tenenbaum, Peau vive, Editions de la Grande Ourse, 240 p., 18 euros.