Fictions
Lectures d’été : voyages aux Etats-Unis pour moins de 10€

Lectures d’été : voyages aux Etats-Unis pour moins de 10€

19 July 2014 | PAR Audrey Chaix

Les vacances, c’est souvent l’occasion de voyager… A travers une sélection de livres de poche, faciles à glisser dans ses bagages et à portée de toutes les bourses, Toute La Culture vous propose une sélection de romans qui vous emmèneront tous outre-Atlantique, des rues de Manhattan aux grands espaces de l’Ouest américain. 

a-moi-seul-bien-des-personnagesÀ moi seul bien des personnages, de John Irving

[rating=5]

Dans une petite ville de la Nouvelle Angleterre, le jeune Billy, élevé par sa mère, ses grands-parents, ses tantes (toute une galerie de personnages truculents et savoureux, merveilleusement dépeints par John Irving) s’éveille peu à peu à la sexualité. Tout aussi attiré par le soutien-gorge de son amie Elaine, les petits seins de Miss Frost, la bibliothécaire, ou par le corps athlétique de l’un de ses camarades de classe, il va de béguin innocent en “erreur d’aiguillage amoureux”, pour reprendre ses mots, sans pour autant jamais se départir d’un sens de l’humour aiguisé et d’une solide dose d’auto-dérision.

Le grand John Irving revient donc ici avec un roman plein d’humour et de tendresse, pour dépeindre l’enfance d’un gamin qui se rend vite compte de sa bisexualité, à laquelle il s’ouvre dans la confusion de l’adolescence. De la Nouvelle Angleterre au New York des années 1980 hanté par l’épidémie du virus du sida, en passant par un voyage en Europe, A moi seul bien des personnages est un beau pied de nez à ceux qui enferment les individus et leur sexualité dans des cases et des clichés d’intolérance.

John Irving décrit avec justesse, beauté et humour les rapports entre Billy et sa famille atypique, où le grand-père prend un plaisir non dissimulé à se travestir en femme pour monter sur les planches de la troupe de théâtre amateur qui présente Shakespeare et Ibsen, ainsi que les relations du jeune homme avec sa meilleure amie Elaine, qui le suit tout au long du roman. Parfaitement bien traduit par Josée Kamou et Olivier Grenot, la version poche de ce roman, qui nous emmène sur la côte nord-est des Etats-Unis, ravira tous les fans de John Irving – et en convertira sans doute quelques autres !

A moi seul bien des personnages, de John Irving. Editions Points. Traduit de l’anglais par Josée Kamoun et Olivier Grenot. Parution : 15 mai 2014. 600 p. Prix : 8,50€.

 

les-freres-sistersLes Frères Sisters, de Patrick deWitt

[rating=4]

Avec Patrick de Witt, direction le Grand Ouest américain du 19e siècle : bandits sans foi ni loi, les frères Sisters viennent de recevoir l’ordre de leur prochaine mission : exécuter un chercheur d’or. Pourquoi ? On ne le leur a pas dit, et ça ne les intéresse pas. Tandis que Charlie est bien résolu à accomplir le sale boulot le plus vite possible, Eli, le plus jeune et le narrateur, n’est pas sans éprouver quelques états d’âme que Patrick deWitt décrit avec un humour pinçant. A-t-on déjà vu un tueur à gages s’inquiéter de son tour de taille et se poser des questions métaphysiques plus surprenantes les unes que les autres ?

Ainsi Patrick deWitte parvient-il à humaniser ces deux bandits sanguinaires, aussi bourrus et mal dégrossis qu’ils tiennent l’un à l’autre sans jamais pouvoir se le dire. Les Frères Sisters est aussi un roman d’aventure aux accents picaresques, construit selon les codes du western pour mieux les déjouer en ajoutant des petits détails qui sont autant de clins d’œil au lecteur. Cette chevauchée sur les traces des chercheurs d’or du Grand Ouest des Etats-Unis ravira les inconditionnels du genre, qui découvriront là une écriture fine et pleine d’humour.

Les Frères Sisters, de Patrick deWitte. Editions Babel. Traduit de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson. Parution : mai 2014. 368 p. Prix : 8,70€.

chronic-cityChronic City, de Jonathan Lethem

[rating=4]

Dans un Manhattan familier et pourtant différent de celui que nous connaissons, Chase Insteadman, ancien enfant acteur et fiancé d’une astronaute coincée dans les étoiles, rencontre un peu par hasard un étrange personnage, Perkus Tooth, qui bouleverse radicalement sa vie. Tooth lui présente une galerie de personnages tout plus décalés les uns que les autres alors que la ville subit d’étranges phénomènes inexplicables : un tigre en liberté qui dévaste certains quartiers, une étrange odeur de chocolat qui plane sur la ville, un épais brouillard qui dissimule le haut des buildings, un hiver qui n’en finit plus…

Sur fond de nombreuses références à la culture américaine, notamment cinématographique, Jonathan Lethem recrée un New York fantasmagorique, qui flirte sans arrêt avec les limites de la fantaisie, tout en s’ancrant dans une réalité géographique qui cite avec précision les noms de rue et les différents lieux où évolue la petite bande d’illuminés. Car Chronic City, c’est aussi le nom d’une herbe que fument à l’envi les protagonistes du roman. Et c’est l’effet que fait également Chronic City, le roman, fait au lecteur, celui d’avoir abusé de la fumette et d’être victime d’étranges hallucinations. C’est un New York sous acide que nous livre Jonathan Lethem, jusqu’à l’ultime pirouette qui finit par nous ouvrir les yeux.

Lire la critique de Yaël sur toutelaculture.com

Chronic City, de Jonathan Lethem. Editions Points. Traduit de l’anglais par Francis Kerline. Parution : 15 mai 2014. 544 p. Prix : 8,50€.

 

la-verite-sur-l-affaire-harry-quebert,M93686La Vérité sur l’affaire Harry Québert, de Joël Dicker

[rating=5]

On ne présente plus le roman de Joël Dicker, Grand prix du roman de l’Académie française et Goncourt des Lycéens en 2013. Par un impressionnant jeu de bouche à oreilles, La Vérité sur l’affaire Harry Québert est devenu un joli succès de librairie. Succès mérité, puisque ce roman policier dans lequel un jeune écrivain tente de laver le nom de son mentor, Harry Québert, accusé d’avoir tué une jeune fille plus de trente ans plus tôt. Mais Harry est-il vraiment innocent ? Dans un petit village du New Hampshire, en pleine campagne de Barack Obama pour sa première élection à la présidence des Etats-Unis, des secrets de famille sont peu à peu déterrés…

Pour ceux qui sont passés à côté de ce roman lors de sa sortie, les Editions de Fallois viennent d’en sortir la version poche. Parfait pour les vacances, pour glisser dans son sac de voyage ou dans son sac de plage.

Lire la critique de Guillaume Pinçon sur toutelaculture.com

La Vérité sur l’affaire Harry Québert, de Joël Dicker. Editions de Fallois (poche). Parution : 28 mai 2014. 700 p. 9,20€.

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Audrey Chaix
Professionnelle de la communication, Audrey a fait des études d'anglais et de communication à la Sorbonne et au CELSA avant de partir vivre à Lille. Passionnée par le spectacle vivant, en particulier le théâtre, mais aussi la danse ou l'opéra, elle écume les salles de spectacle de part et d'autre de la frontière franco-belgo-britannique. @audreyvchaix photo : maxime dufour photographies.

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