Le nom du fils, plongée dans le grand Sud avec Ernest J. Gaines
Les éditions Liana Levi publient une des plumes les plus représentatives du “roman du Sud” américain, Ernest J. Gaines. Alors que le prestigieux National Book Critic award lui a été décerné en 1994 pour “Dites-lui que je suis un homme”, ce digne héritier de Faulkner et Tenessee Williams interroge la virilité sous l’angle de la paternité dans “Le nom du fils”. Un roman âcre et profond en librairies le 15 mai 2013.
Leader de la communauté noire d’une petite ville de Louisiane, le révérend Philip Martin s’est rangé aux raisons de Dieu, après une jeunesse mouvementée passée à se chercher. Fidèle à sa douce Alma, il exerce son grand charisme de manière généreuse et a toute la reconnaissance et la considération de la population. Jusqu’au jour où un jeune-homme débarque et prend une chambre. Il se fait appeler Robert X et semble sorti de prison. Il parvient néanmoins à sortir de son apathie pour se faire inviter à une soirée chez le révérend… qui reconnaît son propre fils, disparu de sa vie 15 ans plus tôt. s’ouvre alors la douloureuse histoire de Johanna, la grande amoureuse et des trois enfants que Le Révérend a eu avec elle, sans assumer, car il n’était pas encore un homme.
Marqué par le sceau du jugement de Dieu, ce roman pose dans l’atmosphère capiteuse et habitée du grand Sud des États-Unis, la question de ce qu’est un homme. Une tragédie annoncée dans un parler authentique, qui interpelle et agrippe avec profondeur.
“Le nom du fils” de Ernest J. Gaines, trad. Michelle Herpe-Voslinsky et Jean-François Gauvry, Liana Levi, 192 p., 19 euros. Sortie le 15 mai 2013.
