« L’Air de rien » de Hanif Kureishi : vaudeville londonien sur fond de roman noir
Le dernier roman de l’écrivain britannique se présente comme un roman noir comique dans lequel un vieillard commence à douter de la femme qu’il aime et d’un de ses assistants.
[rating=2]
Hanif Kureishi est sans doute l’un des auteurs majeurs du Royaume-Uni actuel. Traitant aussi bien de l’immigration que de la sexualité avec humour, l’auteur s’est fait connaître en signant pour Stephen Frears le scénario de My beautiful laundrette. La relation de Kureishi avec le cinéma ne s’arrête pas là puisqu’au début des années 2000, Patrice Chéreau adapte pour l’écran son roman Intimité, roman sur le désespoir de la vie en couple et le départ d’un homme de son foyer.
Dans son septième roman, Hanif Kureishi nous présente un vieillard, Waldo, cloitré chez lui et alité la plupart du temps. Il lui manque la force physique, certes, mais son acuité est bel et bien là. Remarquant le chemin que prend sa jeune femme Zee, il la soupçonne d’entretenir une liaison avec Eddie, un ami à lui dévoué au cinéma mais sans le sou. Bien décidé à se venger et à découvrir ce qui se trame sous son toit, Waldo convoque ses fidèles amis pour percer à jour les deux amants.
Construit comme un roman noir (on peut revoir ou relire à cette occasion Assurance sur la mort), le roman manque cependant cruellement de rythme et les remarques sur la sexualité, la vieillesse et le désir ne sauvent pas un vaudeville déjà écrit une centaine de fois. Sans être désagréable pour autant, avec son titre en anglais, The Nothing porte bien son nom.
L’Air de rien, Hanif Kureishi, Christian Bourgois Editeur, 192 pages, 17€
Date de parution : septembre 2017
