“Ce monde est tellement beau” de Sébastien Lapaque: errance parisienne par temps de pluie
Un brin suranné y compris dans son écriture très recherchée, Ce monde est tellement beau de Sébastien Lapaque est une promenade parisienne par gros temps, qui a la poésie de ce qui ne se démode pas…
Enseignant de moins en moins chercheur, Lazare profite d’un voyage de sa compagne Bérénice chez ses parents à la Rochelle pour circuler dans le Paris gris des vacances de février. Un moment pour faire le point sur sa vie : une chambre sans berceau, des admirations pour certains amis, le goût et les difficultés de l’enseignement, la rencontre avec une jeune voisine impertinente, la joie d’une omelette aux fines herbes. Lazare se laisse porter jusqu’à ce qu’il fasse face à “l’Immonde” La révélation peu être un grand tournant.
Décrivant un Paris immuable et gris comme dans les films des années 1970 (qu’on se prend à rêver sans masques bleu en papier) Sébastien Lapaque nous présente un héros ordinaire et cultivé. Que transforme une révélation extraordinaire. L’image de ce Paris hivernal change donc de focale, en chapitres généreux aux titres post-romantiques et recherchés. Une pointe de nostalgie, un brin d’humour et quelques personnages truculents esquissés suffisent à former une fresque attachante, qui nous relie encore un peu au monde d’hier…
Sébastien Lapaque, Ce monde est tellement beau, Actes Sud, 336 pages, 21, 80 euros. Sortie janvier 2021.
Visuel : couverture du livre
