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Famille modèle : la Californie déjantée de Eric Puchner

19 September 2011 | PAR Yaël Hirsch

Après s’être fait connaître avec sa collection de nouvelles “La Musique des autres” (Albin Michel 2008), Eric Puchner est passé au roman. “Famille modèle” enquête chez les Ziller, une familel qui déménage en Californie et vit bien au-dessus de ses moyens. La traduction vient de paraître chez Albin Michel.

Dans la famille Ziller, il y a le père, Warren, agent immobilier aux investissements douteux et qui n’ose pas avouer à sa famille que leur salon et leur voiture vont être emmenés par les huissiers. La mère, Camille, réalise d’étrange documentaire pédagogique, parle toujours un sabir espagnol aux employés mexicains et soutient mille causes humanitaires. Sous l’effet du stress, elle fume comme un pompier. Le fils aîné, Dustin, est un beau gosse en couple avec la belle Kira mais également attiré par l’étrange sœur de sa chérie. La fille, Lyle, boit plus que de raison sur son lieu de travail, chez un glacier du centre commercial local. le petit dernier, Jonas, s’habille en orange, et vit dans son monde de nerd. Bienvenue dans les coulisses d’une famille à l’image parfaite et aux ressorts totalement déglingués!

Maîtrisant la psychologie de tous les membres de cette famille à la fois modèle et originale, Eric Puchner dresse un portrait tragi-comique des affres de notre société de consommation. Sous le soleil toujours présent de Californie, sexe, argent et bons sentiments ne font pas toujours bon ménage. Structuré en trois parties, le roman alterne ellipses prenantes et plongées dans l’intimité des personnages pour dresser une fresque drôle et tendre.

Eric Puchner, “Famille modèle”, trad. France Camus Pichon, Albin Michel, collection” Terre d’Amérique”, 544 p., 24 euros. Sortie le 18 août 2011.

Dustin avait toujours su qu’un jour, la tragédie qu’il avait vécue perdrait son caractère sacré. Rien ne restait sacré très longtemps: même votre visage défiguré et vos souffrances insoutenables finissaient par se retourner contre vous. ca devenait ennuyeux, et les gens vous faisaient payer cet ennui. Curieusement, le cœur de Dustin lui parut soudain plus léger, comme soulagé.” p. 510

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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