Essais
Le Folio sur la Bataille d’Azincourt par Philippe Contamine

Le Folio sur la Bataille d’Azincourt par Philippe Contamine

17 June 2013 | PAR Jean-Paul Fourmont

Historien médiéviste, membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles lettres) et ancien directeur de la Fondation Thiers (centre de recherches humanistes), Philippe Contamine avait signé un ouvrage de référence sur Azincourt, lequel vient d’être réédité chez Gallimard.

Philippe Contamine, AzincourtLA GUERRE A LA FIN DU MOYEN AGE
Vers 1414, la France sortait de trente années glorieuses. Les hostilités reprirent entre la France et l’Angleterre. Elles entrainèrent une dépression économique qui eut des répercussions considérables. Il y eut par exemple un recul des surfaces cultivées et donc des productions ainsi que la disparition de certains villages entiers. La France perdit 30 % de sa population. La guerre profita également du progrès économique et conduisit à l’instauration d’armées permanentes.

LE ROI FOU
C’était l’époque où le roi de France, Charles VI, était fou et la France divisée entre le duc de Bourgogne et le duc d’Orléans. Les Armagnac soutenaient le roi de France et les Bourguignon les Anglais. Ils signèrent, en 1420, le « honteux traité de Troyes » qui livra la France aux Anglais.

VICTOIRE D’AZINCOURT
Le 25 octobre 1415, en Picardie, inébranlables sur leurs positions défensives, les Anglais accablèrent de leurs tirs la chevalerie démontée. La journée fut un massacre de la chevalerie française et heureusement le roi ne fut pas fait prisonnier, comme à Poitiers lors de défaites précédentes. Elle n’eut aucun résultat stratégique ni politique. Ce fut la victoire du chevalier sur l’archer, ce fut la victoire du soldat libre et léger sur la montagne d’hommes et de chevaux confondus.

FIN DU MOYEN AGE
Dès la fin du Moyen Age, la France était en retard d’une guerre et était soumise au joug des routiers pillards. C’est l’époque où la vie avait « l’odeur du sang et des roses ». Il y eut des atrocités des deux côtés. A Paris, par exemple, un boucher du nom de Caboche commit de grands excès…

C’est un livre qui rappelle une période excessivement sombre de l’histoire de France. Le fils du roi fou Charles VI, c’est-à-dire le dauphin Charles, « le petit roi de Bourges », réussit finalement à libérer et à reconquérir la France, avec l’aide de ceux qui à l’époque se disaient « les vrais Français ».

Philippe Contamine, « Azincourt », Folio, mai 2013, 241 p., 8,50 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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