Essais
“Landru. 6h10 temps clair”, Eric Yung dans l’ombre du tueur en série

“Landru. 6h10 temps clair”, Eric Yung dans l’ombre du tueur en série

24 June 2013 | PAR Jean-Paul Fourmont

A l’occasion de l’exposition « Landru. 6h10 temps clair », qui se tient au Musée des lettres et des manuscrits du 24 mai au 15 septembre 2013, un ouvrage a été publié aux éditions Télémaque sous la direction d’Eric Yung, journaliste et ancien policier.

landruLANDRU, LE BARBE-BLEUE DE GAMBAIS
Entre 1915 et 1919, Landru escroqua nombre de femmes célibataires et de veuves en leur promettant le mariage. C’est par le biais de petites annonces qu’il trouvait ses victimes. En tout, il rencontra deux cent quatre-vingt-trois fiancées potentielles et il fit disparaitre au moins dix femmes et un garçon.

Il loua une villa à Vernouillet, en Eure-et-Loir, où il ne tua pas moins de quatre femmes. Ses autres victimes trouvèrent la mort à Gambais, près d’Houdan, dans les Yvelines. Les témoignages disent de lui qu’il avait un certain charme et de l’esprit. L’habit ne fait pas le moine, puisqu’il était un petit homme chauve au regard perçant.

L’ARRESTATION PAR L’INSPECTEUR JULES BELIN
Avec l’affaire de la bande à Bonnot, son arrestation fut l’une des plus belles réussites de la police moderne, bien que Landru nia toujours être le coupable de cette série de meurtres. Lorsqu’il voulait en finir avec sa compagne du moment, il l’emmenait soit à Vernouillet soit à Gambais.

S’y rendant en train, à chaque fois, il achetait un aller-retour ainsi qu’un… aller simple pour sa future victime. Il tenait une véritable comptabilité retraçant notamment ses achats de billets de train et de scies pour découper les corps. Il prenait également en compte les frais liés aux nécessaires rendez-vous avec ses victimes.

Des débris humains furent retrouvés dans sa cuisinière et dans un hangar. La police fit de macabres découvertes : elle mit en effet la main sur quatre kilogrammes d’os calcinés et sur quarante-sept dents.

LE PROCÈS ET L’ECHAFAUD
La cuisinière avec laquelle il brûlait ses victimes fut amenée à l’audience. Le dossier de l’accusé comprenait 5 000 pièces. Le procès eut un gigantesque retentissement dans tout le pays. Il fit salle comble constamment.

Landru fut finalement condamné, puis guillotiné par le bourreau Anatole Deibler le 25 février 1922 à 6h10 par temps clair. L’affaire Landru provoqua une vive émotion et même une polémique politique. A cet égard, « Le Canard Enchaîné » ironisa à l’envi.

Ce dossier fourmille de détails sur l’affaire policière et sur son environnement. Tout ce qui concerne le dossier est réuni, i.e. les notes manuscrites des policiers, le dossier de personnalité de Landru, les procès-verbaux d’audition, les expertises, l’enquête de police.

C’est une pure réussite, qui invite le lecteur à aller voir l’exposition. Notre chronique de Landru au musée des Lettres et des Manuscrits est également en ligne.

Eric Yung, “Landru. 6h10 temps clair”, éditions Télémaque en partenariat avec le musée des Lettres et Manuscrits, 250 p., 24,90 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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