Denis Salas : Kafka. Le combat avec la loi
Denis Salas est magistrat, essayiste et secrétaire général de l’AFHJ (Association française pour l’histoire de la justice). Il dirige également les Cahiers de la justice. Il est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Albert Camus. La justice révolte (2002) et Imaginer la loi. Le droit dans la littérature (2006), ouvrage qu’il a co-écrit avec Antoine Garapon. Le magistrat vient de consacrer un ouvrage érudit, passionnant et stimulant à Kafka, récemment paru aux éditions Michalon.
BREF RETOUR SUR KAFKA
Né le 3 juillet 1883 à Prague, Franz Kafka était issu d’une famille originaire de la Bohême méridionale. Du côté maternel, celle-ci comptait des rabbins et des médecins, ce qui marqua l’écrivain tchèque. Son père était quant à lui autoritaire. Il provenait en effet d’une famille nombreuse et modeste, ce qui lui rendit la vie difficile.
D’une manière générale, la famille de Franz Kafka s’évertua à s’intégrer à l’Empire austro-hongrois, lui-même obtint un doctorat en droit, ce qui ne fit rien à son sentiment d’échec et à son manque de confiance en lui. Tout empreint de « désespoir » et de considérations sociales, il se mit à écrire jusqu’à sa mort prématurée le 3 juin 1924, à cause d’une santé excessivement fragile.
LE COMBAT AVEC LA LOI
« Le bonheur, écrivit Franz Kafka dans son journal le 25 septembre 1917, je ne pourrai l’avoir que si je réussis à soulever le monde pour le faire entrer dans le vrai, le pur, l’immuable ». Pour l’auteur, Kafka voulait « élucider [ce qu’il ressentait comme une] interdiction de vivre », d’où les nombreux affrontements que comporte son œuvre. Ses héros ne se résignent pas à l’injustice, mais la combattent. A cet égard, le droit offre de multiples ressources.
Avec cet ouvrage, Denis Salas donne à lire une excellente et stimulante introduction à la pensée de Franz Kafka. L’œuvre de l’écrivain désabusé était notamment traversée par un immense spleen ainsi que par l’idée d’un dur combat avec l’injustice.
Denis Salas, Kafka. Le combat avec la loi, Michalon, 2013, 128 p., 10 euros.