Essais
[Chronique] “Poitiers 1356”, le roi de France est fait prisonnier

[Chronique] “Poitiers 1356”, le roi de France est fait prisonnier

25 April 2014 | PAR Jean-Paul Fourmont

Agrégé et docteur en histoire, Georges Minois évoque cette défaite du 19 septembre 1356 dans un livre, Poitiers 1356, publié chez Tallandier.

sans-titreLA BATAILLE DE POITIERS

Ce 19 septembre 1356 aux environs de Poitiers, les 12 000 français du Roi Jean II Le Bon affrontent 8 000 Anglos Gascons sous les ordres du prince de Galles fils d’Edouard III surnommé « le prince noir ». Il s’ensuit 5 heures de mêlée furieuse et de charges folles des chevaliers français qui sont décimés par les archers anglais et contraints à une fuite éperdue. Surtout c’est un véritable désastre, le roi de France est fait prisonnier.Les pertes pour l’armée française sont lourdes, 2500 tués et 3000 prisonniers. Les anglais ont peu de pertes, 10 ans après la bataille de crécy(1346) c’est une autre défaite.

UN TOURNANT DANS LA GUERRE DE 100 ANS.

La guerre de 100 ans qui a commencé en 1337 et a duré jusqu’en 1453 voit avec la défaite de Poitiers, se réaliser un tournant. La bataille de Poitiers conclut une course poursuite haletante d’un mois entre le roi de France et le prince noir en août -septembre 1356. Le roi prisonnier en Angleterre, c’est le dauphin âgé de 18 ans qui dirige la France. Il doit faire face au roi de Navarre Charles le Mauvais et Etienne Marcel le prévôt des marchands à Paris. La France plie sous les impôts pour payer la rançon du roi. Les états généraux sont convoqués. Une jacquerie éclate.Le traité de Brétigny en 1360 ampute le pays du quart de son territoire. Poitiers est pour la France la routine de la défaite comme plus tard à Azincourt en 1415. Le roi Jean va grossir le rang des glorieux vaincus dont s’enorgueillit paradoxalement l’histoire de France, les Vercingétorix, Roland, François 1er avec lesquels il partage l’honorable constat « tout est perdu, fors l’honneur ». Tous battus, mais avec panache. Le roi Jean malgré sa responsabilité dans la défaite fait figure de victime. Il attire la sympathie car il s’est bien battu. La révolte d’Etienne Marcel à Paris aura pour conséquence que le pouvoir aura toujours une réticence pour avoir un maire à Paris (élu au scrutin universel).

Un ouvrage passionnant.

Georges Minois, Poitiers 1356 ,éditions Tallandier, 235 pages, février 2014, 19,90 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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