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L’odyssée de l’espèce

L’odyssée de l’espèce

21 December 2022 | PAR Laetitia Larralde

L’Odyssée évolutive de Pierre Kerner et Max Sandon, nouvel album de la collection Octopus chez Delcourt, nous entraîne à la découverte de l’Evo-Devo, la Génétique évolutive du développement.

Au fond de leur grotte, Clotho, Lachésis et Atropos, les trois Moires tissent le fil du destin d’Ulysse, le protégé d’Athéna. Mais une dispute endommage ce précieux fil : comment le réparer avant que la déesse ne s’en rende compte ? Commence alors une quête aux sources du patrimoine génétique de l’humanité afin de trouver les brins (parmi les 6,2 milliards de km d’ADN par individu) qui permettront à l’embryon d’Ulysse de se développer correctement.

En prenant les Moires et le fil du destin comme analogie de départ pour aborder le thème des brins d’ADN responsables de notre évolution, les auteurs nous entrouvrent le monde de la Génétique évolutive du développement, ou Evo-Devo. Celle-ci regroupe trois sciences : la génétique, la biologie du développement qui étudie le destin de la cellule et la biologie évolutive qui s’intéresse au développement de l’espèce. De la cellule à plusieurs milliers d’années d’évolution des espèces, le rapport d’échelle est à la fois vertigineux et fascinant.

L’album aborde donc les différents processus qui permettent à l’embryon de se développer à partir d’une unique cellule, de sa division, sa prolifération puis la différenciation afin de créer les différents organes puis la spécialisation. Tout comme pour les différentes espèces vivant sur Terre, nous remontons au premier ancêtre commun, à la cellule / l’organisme initial qui a su, de façon un peu mystérieuse, se reproduire, se modifier et évoluer. Les théories de Darwin et Wallace sont également abordées tout en remontant l’arbre généalogique des espèces.

L’association de Pierre Kerner, maître de conférences en Génétique évolutive du développement et de l’illustrateur Max Sandon, donne un album à la fois simple et complexe tant on ne semble qu’effleurer la surface d’un sujet extrêmement vaste. Max Sandon semble s’amuser avec les couleurs et la représentation des divers gargouillis cellulaires et autres curiosités de l’évolution et nous offre un livre où le rythme alterne entre présentation de la science et vulgarisation dessinée plus légère. En referment l’Odyssée évolutive, on se rend compte de l’immensité de ce qui nous reste encore à découvrir sur nous-même et sur les autres espèces. Les scientifiques ont encore beaucoup de travail et de découvertes en perspective.

L’odyssée évolutive, de Pierre Kerner et Max Sandon
112 pages – 16,50 € – Delcourt – coll. Octopus

Visuels : © Éditions Delcourt, 2022 —Kerner, Sandon

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Laetitia Larralde
Architecte d'intérieur de formation, auteure de bande dessinée (Tambour battant, le Cri du Magouillat...)et fan absolue du Japon. Certains disent qu'un jour, je resterai là-bas... J'écris sur la bande dessinée, les expositions, et tout ce qui a trait au Japon. www.instagram.com/laetitiaillustration/

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