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L’été du vertige d’Adlynn Fischer : adolescence incandescente

L’été du vertige d’Adlynn Fischer : adolescence incandescente

29 January 2023 | PAR Marine Stisi

Il y a des rencontres comme des basculements, des rencontres tempêtes et catapultes. Quand le chemin d’Aurora croise celui de Louise, par le hasard d’une porte qu’on entrouvre sur le chemin d’une fuite, le monde ne pourra plus jamais redevenir ce qu’il était. Dans L’été du vertige, une première BD flamboyante de couleurs publiée chez La Ville brûle, Adlynn Fischer parvient à capter toute la complexité de l’adolescence et sa rage trop longtemps contenue.

Tout est calme, rien ne bouge. Dans un paisible lotissement où tout semble être figé dans le temps et l’espace, se cache un bouillonnement interne, une rage dissimulée. Louise, une ado qui questionne le monde et l’autorité paternelle (la seule qu’il lui reste), va passer une semaine seule, avec sa petite soeur dans la maison familiale. Bien décidée à profiter de cette liberté rare, elle organise une fête avec ses ami.es. La joie se propage, la soirée est réussie.

Pourtant, on sent cette joyeuse bande (en tout cas d’apparence) au bord perpétuel du basculement. Ielles ne se reconnaissent pas dans ce monde fait d’innombrables normes et injustices. Et puis, une figure inconnue, une invitée que personne n’a jamais croisée, transporte tout le monde au bord du gouffre. Celui dont on ne revient pas. Il y a celleux qui acceptent de s’en méfier et d’autres qui y plongent la tête la première.

De la fenêtre de sa chambre, la petite sœur voit la grande aller là où elle ne pourra jamais revenir. « Faut tout faire péter », dit Aurora. Mais quoi tout, qui tout, exactement ?

L’été du vertige, une première BD aux allures de teen-movie, est impressionnante de maîtrise et de complexité, qui utilise tout un panel de couleurs comme autant de marques des sentiments bouleversés. Pour une première, c’est très impressionnant et aussi, assez perturbant.

L’été du vertige, Adlynn Fischer, La Ville brûle, 232 pages, 22€

Date de parution : 13 janvier 2023

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Marine Stisi
30% théâtre, 30% bouquins, 30% girl power et 10% petits chatons mignons qui tombent d'une table sans jamais se faire mal. Je n'aime pas faire la cuisine, mais j'aime bien manger.

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