BD
“Le Silence est d’ombre”, une vie dans les limbes

“Le Silence est d’ombre”, une vie dans les limbes

14 January 2021 | PAR Laetitia Larralde

Avec cette très belle collaboration, Loïc Clément et Sanoë nous offrent un album délicat et poétique. Un très beau conte sur la vie, la mort et l’amitié.

Si les vivants peuvent craindre la mort, les morts peuvent-ils craindre la vie ? C’est la question que s’est posé Loïc Clément, donnant naissance à cet album. On suit Amun, petit garçon vivant dans un orphelinat où il connaîtra une fin prématurée. Il rejoint alors le « monde sombre », escale entre la mort et la prochaine réincarnation. Mais Amun ne veut pas revivre, son expérience ayant été bien trop douloureuse. Il erre donc dans le monde des vivants, ombre invisible, discrète et solitaire. Jusqu’au jour où il rencontre Yaël, jeune fantôme plein de vie qui l’entraîne à la découverte de la planète.

Loïc Clément continue la série des Contes des cœurs perdus avec ce cinquième tome, dans lequel on croise Chaussette et son chien, héros du premier tome, avec Sanoë au dessin. La dessinatrice nous entraîne dans un univers éblouissant et lyrique, avec des illustrations pleine page grandioses. Le dessin est poétique et riche, soutenu par des couleurs délicates, un ravissement pour les yeux. L’histoire douce-amère de Loïc Clément s’y déploie en finesse, abordant des sujets d’actualité difficiles sans avoir l’air d’y toucher.

On prend plaisir à suivre ces deux petits garçons opposés comme le yin et le yang dans ce conte presque muet, et leurs explorations aux quatre coins de la planète dans les phénomènes naturels les plus extrêmes. Et si cette existence solitaire et protégée de toutes les souffrances peut sembler idéale, elle manque malgré tout d’un élément qui vaut la peine de risquer la douleur : la chaleur humaine. C’est au final une réflexion sur la vie vue depuis la mort pleine d’espoir que nous offrent les auteurs, où vivre est un engagement.

Le silence est d’ombre, de Loïc Clément et Sanoë
40 pages, 10,95€, Delcourt jeunesse

Visuel : ©Delcourt

Acheter l’album ici.

“Lupin” : un succès mérité pour la nouvelle série Netflix
Catherine Trautmann réélue à la présidence du Fonds Eurimages
Avatar photo
Laetitia Larralde
Architecte d'intérieur de formation, auteure de bande dessinée (Tambour battant, le Cri du Magouillat...)et fan absolue du Japon. Certains disent qu'un jour, je resterai là-bas... J'écris sur la bande dessinée, les expositions, et tout ce qui a trait au Japon. www.instagram.com/laetitiaillustration/

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration