Les Jeunes

Avec cette pièce en forme de concert rock, David Lescot dresse un portrait électrique et déjanté de l’adolescence dans ce qu’elle a de plus sauvage et transgressif.

Le monde des guitares électriques se divise en deux catégories : «hollow body» et « solid body ». Un groupe de trois garçons de douze ans, les «Schwartz », répètent avec méthode pendant des heures, à la recherche du son rock le plus parfait. Dans le studio d’à côté, trois filles du même âge, les «Pinkettes », grattent et tapent sur leurs instruments en poussant des hurlements. Repérés par le même manager, ils commencent à se produire sur des scènes miteuses ou dans des festivals catastrophiques. Puis, surfant sur la vague des «bébés rockers» les deux groupes vont connaître une ascension rapide, symétrique, identique, éphémère.

Sur scène, des instruments partout. Des plateaux forment les différents espaces de la fable où viennent jouer les musiciens. Trois comédiennes interprètent les rôles des deux groupes de jeunes, les filles et les garçons, soulignant l’ambiguïté du corps adolescent. Un simple élément de costume sert à identifier qui prend la parole. Deux autres acteurs prennent en charge la partition des adultes, des chœurs et du récit. La musique est à la fois le sujet de la pièce et ce qui lui donne sa dramaturgie. Tout dans le spectacle, du texte à la lumière, se construit comme un concert de rock. Les codes esthétiques du genre sont tour à tour détournés ou transcendés pour évoquer ce temps de l’adolescence que tout le monde veut atteindre, retrouver ou ne jamais quitter. Sauf les adolescents.