“Yona, la légende de l’oiseau-sans aile”
Fort de son expérience dans le cinéma d’animation japonais, Rintaro signe ici son premier film en images de synthèse. “Yona, la légende de l’oiseau-sans-aile” est une oeuvre multiculturelle qui enchantera toutes les générations.
Rintaro (de son vrai nom Shigeyuki Hayashi) débuta en 1958 comme coloriste pour les studios d’animation Toei. Dans les années soixante il travaille sur la série Astro le petit robot, puis en 1978 sur Albator. C’est en 1979 qu’il dirige son premier long métrage, Galaxy Express, tout en continuant une active collaboration avec Katsuhiro Ôtomo avec lequel il fera Harmagedon (1982) et Métropolis (2002), film qui demanda plus de quatre années de travail. Rintaro n’est plus un débutant et pourtant, Yona, la légende de l’oiseau-sans-aile est son premier film en images de synthèse.
Depuis la mort de son père, Yona vit avec sa maman. La petite fille ne quitte presque jamais son manteau-pingouin, espérant que ce dernier l’aidera à s’envoler, comme le lui avait promis son père de son vivant. Un jour elle fait la connaissance d’une étrange créature, Chaley, qui l’entraîne dans un village de Gobelins. Costume aidant, ils sont persuadés que Yona est l’oiseau-sans-aile qu’ils attendent pour les sauver. L’aventure sera pleine de rebondissements, les rencontres seront émouvantes et amicales… mais Yona devra surtout faire face à l’horrible Bouca-Bouh, un être diabolique et sans scrupule.
Yona, la légende de l’oiseau-sans-aile frappe par sa multitude de référents culturels. Du jazz américain au Maroc (le palais s’inspire clairement de l’architecture de ce pays), en passant par l’Europe catholique (la notion de paradis/ enfer et de bien/mal) et les 7 divinités du Japon, le film se nourrit du monde et de son histoire afin de créer un univers fantasmé d’une douceur absolue. L’esthétique se joue des couleurs, dans une sorte de clair-obscur aux contrastes rappelant les grands classiques en noir et blanc. Et même si l’histoire se passe intégralement la nuit, on ne peut être que toucher par la lumière et l’éclat qui se dégagent de chaque image. Des jeux d’ombres fantomatiques incarnant la duplicité (et la complexité) de l’être humain aux espoirs sans limite de la petite Yona, l’ensemble se pare d’une profondeur psychologique (inconsciente de la part de son créateur) offrant plusieurs niveaux de lecture. À regarder avec des yeux d’enfants… avec l’expérience qui sied à chaque âge!
Yona, le légende de l’oiseau-sans-aile, de Rintaro
Sortie en salle le 03 février 2010