![[Cannes 2017, Compétition] “Wonderstruck”, belle épopée pour jeunes héros, entre plusieurs genres](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2017/05/Wonderstruck-2-1024x576.jpg)
[Cannes 2017, Compétition] “Wonderstruck”, belle épopée pour jeunes héros, entre plusieurs genres
Entre puzzle sensoriel et mélodrame, et avec en son cœur une intrigue façon film initiatique avec des héros jeunes, la nouvelle réalisation de Todd Haynes parvient à tenir ses paris avec talent.
[rating=4]
Wonderstruck commence comme un puzzle. En 1977, le tout jeune Ben habite, sans ses parents, au bord d’un lac. En 1927, la toute jeune Rose, petite fille sourde, vit loin de sa mère actrice, avec un père sévère. Dans un monde traduit à l’écran en noir et blanc, et sans paroles. D’emblée, Todd Haynes, désormais très reconnu en tant qu’auteur, marque un point : il met en parallèle deux époques et suggère que leurs habitants percevaient la réalité de manière très différente. Juste et bon. Quelques scènes de rêve, et une narration un peu éclatée, nous entraînent…
La jeune Rose est sourde. Le jeune Ben va le devenir. Ces deux enfants – incarnés par les remarquables Oakes Fegley et Millicent Simmonds, doués d’une petite ressemblance un peu troublante – seront en fait les protagonistes d’une vaste histoire… Au cours de laquelle on croisera une Julianne Moore assez intense, le temps de quelques belles scènes. Et d’autres interprètes de grands talents, au sein de la distribution.
A bien des titres, Wonderstruck reste une œuvre cohérente. Et très ambitieuse : lorsqu’elle propose de saisissants contrastes sonores – tel le réveil du jeune Ben dans une gare routière de New York, qui succède à une scène muette avec Rose – elle accroche. Elle tente des choses. Et son thème demeure très original. On aime, aussi, la fuite un peu rageuse que le film offre aux deux jeunes et la belle balade dans New York – et ses musées – qui suit. L’œuvre avance sur un fil tendu entre le mélodrame, l’expérience artistique et… le film d’aventure avec de très jeunes héros. Le mélange, un peu improbable, arrive parfaitement à tenir. On pense à Spielberg, à certains moments, mais aussi à bien d’autres artistes…
Certes, la musique, trop présente, étouffe en pas mal de moments l’aspect sensible, sensitif, du film : on admire alors plus qu’on ne ressent. Malgré des pics de folie, à la manière de la reprise façon sud-americaine de Ainsi parlait Zarathoustra… Très doué, Todd Haynes parsème cependant Wonderstruck de quelques longueurs, et de quelques petits effets un peu lourds, qui étouffent, de temps à autre, la réussite. Sa proposition, très originale, affiche ainsi quelques défauts, quelques complaisances… Mais le film parlera dans son entièreté à certaines sensibilités. Et puis, on gardera précieusement en mémoire la belle attention qu’il arrive à accorder à un thème émouvant : les musées, intérieurs comme physiques, et les “cabinets de curiosité” personnels…
*
Visuel : affiche américaine de Wonderstruck
Visuel Une : © Metropolitan FilmExport
Articles liés
One thought on “[Cannes 2017, Compétition] “Wonderstruck”, belle épopée pour jeunes héros, entre plusieurs genres”
Commentaire(s)
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
Publier un commentaire
Votre adresse email ne sera pas publiée.
couder antoine
très bon titre !