“The Meyerowitz Stories”, Noah Baumbach ne se renouvelle pas [Cannes, compétition]
Après les très remarqués Greenberg, Frances Ha et While we’re young, Noah Baumbach retrouve Ben Stiller, et offre un nouveau rôle ambitieux à Adam Sandler. The Meyerowitz Stories a beaucoup fait parler de lui car il est produit et calibré pour Netflix. Cependant, ce n’est pas ce format qui handicape le film, mais plutôt son manque de rythme et sa mollesse “sous-woody-allenienne”.
Les Meyerowitz forment une famille new-yorkaise autour d’un père plasticien méconnu et ogresque (Dustin Hoffmann, toujours excellent). Trois frères et sœurs gravitent autour de ce monsieur castrateur : l’aînée très traumatisée, et ses deux frères, un businessman à succès qui a sauvé sa peau en partant vivre sur la côte Ouest (Stiller) et, l’autre, un looser complexé (Sandler). Il y a aussi la compagne de l’artiste, baba cool, qui cuisine mal et qui est caractérielle (Emma Thompson)
Le synopsis de ce nouvel opus de Noah Baumbach dit tout : les personnages sont stéréotypés, on a l’impression que le scénario a été écrit trop vite. Et à force d’avoir de formidables acteurs, Baumbach se repose sur eux pour interpréter une série de sketchs un peu convenus, qui n’arrivent pas à la cheville du Woody Allen des années 1970. Malgré de brillants acteurs (qu’on a un peu de mal voir en schmocks moyens), on s’ennuie ferme dans ce film dont l’image passe en effet aussi bien sur un écran d’ordinateur qu’au Palais du Festival. Mistress America patinait déjà un peu malgré le facteur sympathie conservé, The Meyerowirz finit de nous persuader que Baumbach a du mal à se renouveler.
The Meyerowitz stories (New and Selected), de Noah Baumbach, avec Ben Stiller, Adam Sandler, Emma Thompson et Dustin Hoffman, Usa, 2017, 1h50. en compétition officielle du 70e Festival de Cannes.
Visuel : © Netflix