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“Une chance de trop” en espérant une adaptation de plus

“Une chance de trop” en espérant une adaptation de plus

14 October 2015 | PAR La Rédaction

Adapter un roman à succès est toujours périlleux. Mais quand il s’agit du best-seller d’un auteur dont on entend fréquemment résonner à la radio l’annonce de la sortie du nouvel opus : HARLAN COBEN, et qu’il s’agit en plus d’une série télé pour TF1, on a envie de plaider la folie. Quand, lors du Festival de la Rochelle, le prix de la meilleure série télé 52’ est attribué à « Une Chance de Trop » et qu’Alexandra Lamy est également récompensée par le prix de la meilleure interprétation féminine, alors peut-être doit on se résoudre à crier au génie.

Pour retrouver notre interview d’Alexandra Lamy, c’est ici

[rating=4]

Pitcher un thriller d’Harlan Coben a-t-il encore un sens ? Une histoire toujours parfaitement menée, foisonnant de détails, entremêlant différentes histoires, dont la lecture fluide et efficace captive. Malgré tout, force est de rappeler à tous ceux qui ne sont pas lecteurs assidus que dans « Une Chance de Trop », originellement une femme se fait assassiner le jour de l’anniversaire de sa fille, qui est enlevée par la même occasion. Son mari gravement blessé part à la recherche du/des meurtrier(s)/kidnappeurs(s).

D’entrée de jeu, l’adaptation prend le parti de ne pas faire tuer la femme, mais l’homme, c’est alors Alexandra Lamy, qui quitte parfaitement l’images d’Epinal dans laquelle on aurait bien tort de vouloir la cantonner, qui prend les commandes de cette recherche. Elle retrouve sur son chemin un ancien amour d’adolescence, désormais au 36, quai des Orfèvres, qui outrepasse avec allégresse toute forme de déontologie. Le charme et le charisme de Pascal Elbé opère avec la plus grande efficacité, et ce binôme donne tout son rythme aux épisodes qui s’enchaînent bien et apparaissent presque trop courts.

Mission réussie, les cliffhangers donnent envie d’enchainer sur l’épisode suivant. La mise en scène est dynamique. Nous ne sommes pas dans le NCIS à l’américaine, et la série reste bien dans les codes du genre hexagonal, mais sa précision lui donne quelques accents outre atlantiques qu’on apprécie et qui redonne de l’énergie au déroulé. Pour exemple, une scène d’overdose est traitée avec un esthétisme et une réalité tels qu’elle en est à la limite du soutenable tout en étant une grande réussite. En revanche, certains écueils ne sont pas évités, des « clichés » et pas uniquement à cause de la présence de la Tout Eiffel – ce qui laisse penser que ce n’est peut-être pas une faiblesse de mise en scène mais une réalité du quotidien policier.Le casting surprend et fonctionne un Lionel Abelanski, comme on l’aime, un petit bémol pour Hippolyte Girardot qui campe difficilement le méchant mais qui crée un duo à l’allure drolatique avec une Charlotte des Georges qui sort de sa zone de confort. Mais la folie ultime réside dans la démarche du producteur Sydney Gallonde, qui fan de l’auteur et ne parlant pas un mot d’anglais, a décidé de partir à la rencontre du maître du thriller pour le convaincre de réaliser la première adaptation d’un de ses romans. D’une part, on ne peut que saluer l’audace, et surtout s’incliner devant le résultat, qui risque fort de faire remonter les scores de TF1 un peu difficiles ces derniers temps.

Série : Une chance de trop – 6 x 52 minutes . Diffusion : à partir du jeudi 15 octobre à 20h55 sur TF1.

Pascal Gauzes.

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