Pinocchio de Guillermo Del Toro : La petite pépite de Netflix  

Disponible depuis peu sur la plateforme Netflix, le Pinocchio de Guillermo Del Toro a tout d’un petit chef d’œuvre. Prouesse technique et scénaristique, cet animé offre une nouvelle approche du grand classique alliant avec justesse moderne et ancien pour un résultat à la hauteur du travail de précision du réalisateur. 

Par Caroline Bensoussan

Après les Cabinets de Curiosités, Guillermo Del Toro est de retour sur Netflix. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan connu pour ses réalisations aux univers sombres et fantastiques a enfin sorti son adaptation du célèbre conte de Pinocchio après plus de 15 ans de travail. 

Adaptée maintes et maintes fois, l’histoire du petit garçon de bois n’avait plus de secret pour personne jusqu’à la nouvelle version de Guillermo Del Toro. 

Refusant de faire une simple adaptation, le cinéaste a tenu à se réapproprier l’histoire. Un pari risqué à l’heure où la majorité des changements dans les œuvres pour enfants consistent à supprimer ou inclure des personnages dans un soucis d’inclusivité. 

Pourtant, Guillermo Del Toro ne déçoit pas. 

Dans cette adaptation on retrouve enfin l’ambiance d’un vrai conte pour enfant. 

A l’image d’un Bambi ou d’un Roi Lion, ce Pinocchio nous embarque dans une histoire revisitée à la fois dure, triste, réaliste et à la fin heureuse mais sans naïveté.  

Dans le scénario de Del Toro, Geppetto n’est pas tout à fait le gentil petit sculpteur rêvant de devenir père. Brisé par le chagrin d’avoir perdu un fils pendant la guerre, c’est un homme pauvre, seul et qui donne vie à Pinocchio après avoir forcé sur la bouteille. 

Résultat de l’alcoolisme de son créateur, le pantin de bois a ainsi un aspect approximatif et non achevé loin de l’attendrissante marionnette de Disney. 

Plus proche de la version originale écrite par Carlo Colodi en 1881, Pinocchio évolue dans une Italie fasciste et croyante. C’est un enfant bruyant et capricieux qui manque plusieurs fois de respect à son père, un Geppetto impatient et peu tolérant envers son nouveau petit garçon. 

Une problématique importante aux yeux de Guillermo Del Toro qui voulait aborder les questions de l’éducation et des relations père/fils même lorsque celles-ci sont conflictuelles et la faillibilité des parents. 

Au fil de l’histoire, Pinocchio est confronté à la dure réalité de la vie, aux mensonges, à la culpabilité, au chagrin et surtout à la mort qui représente un personnage et un lieu à lui tout seul. Mais Pinocchio c’est aussi un personnage courageux et capable de ressentir et de faire ressentir un amour paternel et filiale très profond. 

Dans ce travail Guillermo Del Toro propose une version qui se regarde et se discute en famille car chacun y trouve un apprentissage. Outre les libertés scénaristiques réussies, ce nouveau Pinocchio présente aussi un grand intérêt au niveau visuel. 

Réalisé en stop motion à partir de marionnettes créées à la main durant des mois, cet animé nous plonge dans l’ambiance pittoresque d’un petit village de montagne italien. 

Pendant plusieurs années, les équipes de Del Torro se sont acharnées à donner vie à leurs personnages, certaines séquences ayant pris plus de trois mois pour seulement quelques secondes. Un souci du détail qui se voit à l’écran notamment à travers le personnage de Pinocchio très mécanique et incarnant véritablement le pantin de bois.  

Pour ne rien gâcher, Guillemero Del Torro s’est entouré des plus grands avec un casting de doublage à la hauteur de la qualité de la réalisation aussi bien pour la version française que la version originale. 

Christopher Waltz, Ewan McGregor ou encore David Bradley qui n’est autre que Rusard dans Harry Potter incarnent avec précision les personnages de ce vrai conte pour enfant.

Visuel : Affiche

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