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Girls,  un portrait de la génération stagiaire

Girls, un portrait de la génération stagiaire

14 September 2012 | PAR La Rédaction

L’anti « Gossip Girl » débarque en France ! A partir du mardi 18 septembre à 20h40, la série Girls – montrée en avant-première au Festival du Film Américain de Deauville – sera diffusée sur Orange Cinémax. Le programme de HBO griffe la vie quotidienne turbulente de jeunes femmes en quête de stabilité financière et sentimentale dans un New-York à la conjoncture difficile. Une mission peut-être pas tout à fait impossible, dépeinte avec intelligence par la créatrice de la série, Lena Dunham.

Girls s’ouvre sur une annonce. Celle de parents qui ont décidé que leur fille avait besoin d’un dernier coup de pied aux fesses pour entrer, enfin, dans la vie active. Hannah, l’héroïne, a vingt-cinq ans. Deux ans maintenant qu’elle est diplômée, mais la crise est là, et pour une aspirante écrivain, pas d’autre choix que d’être une éternelle stagiaire. Fini le temps où la jeune fille pouvait compter sur l’aide financière de ses parents, elle devra désormais se débrouiller seule.

Largement inspirée de la vie de sa créatrice, Lena Dunham, jeune surdouée de vingt six ans d’ores et déjà célébrée comme la nouvelle coqueluche du cinéma indé américain, la série offre un portrait acide, et pourtant plein de tendresse de cette « période temporaire d’ajustement à la vie d’adulte ». Sur rythme lent, voire contemplatif, les épisodes suivent ainsi le quotidien de quatre jeunes New Yorkaises, aussi névrosées les unes que les autres, et tentant tant bien que mal de « devenir ce qu’elles sont ». On découvre ainsi Jessa, l’esprit libre et la grande voyageuse qui refuse de composer avec les réalités prosaïques de la vie, Marnie la « control freak », dont l’existence est aussi bien réglée que du papier à musique, de son travail dans une galerie d’art, à son (trop) parfait petit ami, en passant par ses tailleurs sans plis ; Shoshanna, l’éternelle femme enfant et ses tics de langage caractéristiques des ados américains ; et bien évidemment Hannah, la « stressée de nature » et sa diarrhée verbale aiguë rappelant les meilleurs personnages de Woody Allen.

Si ces filles peuvent sembler caricaturales au premier abord, elles se complexifient au fil des épisodes, laissant apparaître des failles dans les modèles trop lisses qu’elles étaient censées incarner. Tout le ressort dramaturgique de la série réside là, dans l’évolution de ces personnages. Pas, ou peu de coups de théâtre dans cette première saison, pas d’événements sensationnels non plus. Lena Dunham entend simplement croquer les situations de la vie de tous les jours. Avec un œil vif et acéré, un véritable don pour les dialogues, et surtout beaucoup d’humour, la réalisatrice se saisit de ces moments banals et les décale, juste un peu, de manière à révéler tout l’absurde qu’ils enferment, sans jamais perdre en réalisme.

 

phto : (c) HBO/ Orange cinemax

Aïnhoa Jean-Calmettes.

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