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Belle découverte de “Black Sails” à Séries Mania

Belle découverte de “Black Sails” à Séries Mania

25 April 2014 | PAR Enora Le Goff

Deux nouvelles séries découvertes ces jours-ci au Festival Séries Mania, l’une des plus décevantes et l’autre au contraire, des plus inattendues!

Tout d’abord mercredi après-midi a été diffusée une série finlandaise au fort potentiel (ou du moins au premier abord). Nymphs s’aventure dans la série de genre fantastique en prétendant renouveler le genre. Déjà achetée dans plus de 50 pays sur simple présentation de trailers la série avait tout pour intriguer.

Speech officiel : Un soir de pleine lune, alors que Didi fait l’amour pour la première fois avec son petit ami, celui-ci décède. Le lendemain, Didi rencontre deux femmes, Cathy et Nadia. Elles lui révèlent qu’elle est une nymphe, qu’elle doit apprendre rapidement de nouvelles règles et se méfier des satyres qui les pourchassent depuis la nuit des temps.   [rating=1]

Le moins que l’on puisse dire c’est que la série déçoit, et ce sur de nombreux plans. Tout d’abord les deux premiers épisodes laissent de marbre, aucun enjeu humain n’est dégagé, l’héroïne voit son copain mourir en plein coït et le traumatisme n’a pas l’air si terrible. Ah, ce doit être parce que c’est une nymphe, mais d’ailleurs qu’est ce que c’est ? Rien n’est vraiment expliqué, on sait juste que ces jolies créatures doivent coucher avec des hommes tous les mois sinon elles deviennent aveugles, vieillissent, meurent. D’accord. Mais alors pourquoi dans le deuxième épisode une nymphe privée de sexe depuis longtemps et visiblement dans un très sale état redevient belle et jeune d’un coup ? Le manque de sexe les tue, mais pas si vite, et puis c’est vite réversible à priori.

Tout se perd les éléments se contredisent énormément, Didi tue les hommes avec qui elle couche, mais à priori cela n’est pas forcément le cas, pour autant on n’apprend pas les conditions de cette survie, la série se perd complètement dans l’ambiance pseudo mystérieuse du “tu verras avec le temps, tu n’as que deux semaines pour apprendre, mais on ne te dit rien parce que ça laisse planer le mystère”. Ce côté faussement rock, mystique, sexy (des scènes d’amour et de séduction qui sont plus froides qu’un congélateur, plus niaises encore que Twilight dont la série s’inspire beaucoup, cette fois c’est sous la lumière de la lune que la peau brille, et même parfois à la limite du risible.)

On peut donc dire que l’on s’ennuie devant Nymphs, rien ne convainc, ni ces nymphes sensées être l’incarnation du charnel, et encore moins ces satyres (sorte de beau-gosse boys-band aux cheveux peroxydés) vivant dans une maison close à Montpellier (oui oui à priori c’est légal). Nous ne nous étendrons pas d’avantage sur le jeu des actrices (absolument abominable), ni sur la réalisation plus qu’approximative et encore moins sur les flash-back qui montrent aux moments les plus mal choisis la vie des nymphes avant (au 14e siècle par exemple)… En bref, série à éviter absolument (refaites-vous l’intégral de Twilight ça vous occupera encore mieux)

***

Heureusement que Black Sails a relevé nos espoirs jeudi ! Encore une fois la série de genre fait son retour, mais assez brillamment cette fois. Black Sails vogue avec brio sur le genre de la piraterie, la série se présente comme le préquel de L’île au trésor et c’est avec plaisir que l’on retrouve les aventures du Capitaine Flint dans les eaux translucides des Bahamas.

[rating=4]

Tout commence par un générique construit comme une véritable oeuvre d’art, on en a rarement vu un d’aussi impressionnant depuis celui de Game of Thrones ! Plutôt que de jouer sur le côté soleil, rhum, palmier et jambe de bois ce générique s’inscrit dans des eaux noires et huileuses, jouant sur le contraste et la correspondance du noir et du blanc il nous révèle déjà beaucoup sur la série, à savoir le balancement permanent des personnages entre le bien et le mal, le noir et le blanc vont ici de paire, tout comme la vie et la mort, l’amour et la haine. Une musique puissante et entraînante est là pour rappeler le côté aventure, quant à cette eau huileuse elle ajoute à la sensualité des sculptures de femmes, jouant un peu sur le tableau des génériques à la James Bond !

Mais venons en à la série elle-même, le pilote se veut être une leçon de force, l’ouverture magistrale sur une bataille navale est impressionnante, le reste de l’épisode présente les différents personnages, et donne une teinte générale entre complots, violence, sexe et trésors. Ce qui est admirable ici c’est que la sérialité permet d’apporter une nouvelle approche de la piraterie, on ne se centre plus uniquement sur le côté “chasse au trésor et attaque de galions”, mais on aborde ici véritablement l’institution de la piraterie, ses modes politiques et économiques d’existence… les personnages prennent de plus en plus d’ampleur au fil des épisodes et les liens entre eux se complexifient.

On dépasse donc un peu les clichés du genre avec Black Sails, qui abandonne le côté mythique de la piraterie pour en révéler son véritable visage à savoir de la violence, encore de la violence et des luttes de pouvoir perpétuelles. Le seul bémol de la série, dont le budget permet des décors et des séquences de bataille à couper le souffle, est qu’on regrette qu’une partie du budget ne soit pas allé dans le traitement des dents des acteurs, beaucoup trop blanches et bien rangées pour l’époque…

Visuels (c) : images des série, générique

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Enora Le Goff

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