Cinema
Rabbit Hole : délicatesse et pudeur du deuil

Rabbit Hole : délicatesse et pudeur du deuil

04 April 2011 | PAR Geraldine Pioud

“Rabbit Hole” aborde avec délicatesse et pudeur un drame que l’on ne peut souhaiter à personne : celui de la perte d’un enfant.

On ne peut rien raconter de Rabbit Hole. Mais on peut en dire tellement de choses. Dire que la délicatesse de ce merveilleux film réside dans sa capacité à aborder la mort d’un enfant. Dire que la force de la narration est de plonger le spectateur dans un univers délicat et frais. On ne peut cependant pas raconter véritablement l’histoire, car le talent du réalisateur John Cameron Mitchell se situe dans cette faculté presque magique de nous amener dans le deuil par des chemins de traverse. Et aussi de faire rentrer les personnages dans l’histoire par d’habiles procédés de mise en scène.

Rabbit Hole raconte, huit mois après le drame, le quotidien de Becca (Nicole Kidman) et Howie (Aaron Eckhart). On ne peut s’empêcher de penser à une sorte de période de gestation, comme si, accouchant de leur peur et de leur douleur, le couple parental essayait de se remettre en marche. Souvent les amis sont là pour désacraliser les angoisses. Becca et Howie trouveront ailleurs cet autre qui leur prendra la main, prouvant par cet acte manifeste que la bonne solution est avant tout la plus personnelle. L’être humain sous estime souvent ses propres capacités, sa propre faculté à lutter à l’intérieur de lui et les incroyables possibles qui peuvent se mettre en place une fois ses limites (celles qu’il s’impose à lui-même) franchies. Rabbit Hole plaide avec talent pour ce cheminement personnel. Sans juger ni montrer du doigt.

Malgré l’ultra-présence musicale, Rabbit Hole ne tombe pas dans le larmoyant. L’ambiance est certes à la tristesse, mais l’atmosphère générale du film confère plus à la confession qu’à l’étalage de crise de nerfs. Paradoxalement il se dégage une douceur incroyable, Nicole Kidman et Aaron Eckhar incarnant avec une forme de demi-absence des parents détachés de leur quotidien et pourtant plus présents au monde que la plupart des êtres humains. Jamais la douleur n’avait été filmée avec autant de grâce auparavant. Ni avec autant de pudeur.

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Rabbit Hole Bande Annonce par hautetcourt

Rabbit Hole, de John Cameron Mitchell, avec Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest Tammy Blanchard, Miles Teller, Giancarlo Esposito, Jon Tenney, Patricia Kalember, Julie Lauren, Sandra Oh
États-Unis, 1h32, Drame
En salles le 13 avril 2011

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Geraldine Pioud

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