Cinema
POPULAIRE : Une comédie gentillette à l’eau de Rose

POPULAIRE : Une comédie gentillette à l’eau de Rose

28 November 2012 | PAR La Rédaction

Le pitch : Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis… Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique.

Difficile de parler d’un film quand celui-ci a reçu les 4 labels de spectateurs (UGC, Gaumont Pathé, Kinépolis et CGR), et qu’il semble plaire à la plupart des gens qui ont pu le voir avant sa sortie en salle le 28 novembre. Et pourtant, on est en droit de se demander ce qui lui vaut un tel succès car bien loin d’une belle surprise, ce film se révèle complètement prévisible. La mécanique du scenario fonctionne pour ceux qui cherchent une comédie proprette et gentillette, mais pour les autres vous pouvez passer votre chemin. Le film répond à un schéma classique de la comédie romantique en 3 actes : on s’aime, on se quitte, on se retrouve. Alors que reste-t-il ? L’histoire d’une fille qui va s’émanciper grâce à son don pour la dactylographie. On aurait aimé trouver une héroïne qui décide de faire du football, ou même de la boxe, ce qui aurait pu détonner avec les années 50, mais voir l’histoire d’une fille dont la seule ambition est de devenir secrétaire, ça reste quand même très cliché et pas franchement féministe. On irait même jusqu’à se demander si ce n’est pas complètement misogyne tant l’histoire valorise l’homme qui entraîne la femme plutôt que de valoriser celle qui réussit le concours. Et malheureusement, le film est très long et on ne ressent aucune tension, aucun suspense.

Concernant les acteurs, difficile de juger une performance quand le scenario est loin d’être un chef d’œuvre. Cependant, Romain Duris est insupportable en pseudo « Mad men » qui ponctue chacune de ses phrases par un « mon chou » complètement macho, et en rajoute des tonnes avec ses mimiques plus accentuées que jamais. Il est autoritaire sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. Déborah François fait gourde. Malgré le fait que ce soit l’héroïne, on n’a pas envie de s’attacher à elle car son personnage est plein de clichés : elle est naïve, elle ne sait rien faire, elle est complètement fleur bleue et soumise à Romain Duris, son Pygmalion. Leur relation n’est pas crédible car elle est ponctuée de faux conflits qui ne durent pas et qui paraissent anecdotiques. Nicolas Bedos est détestable : il est prétentieux et sans grand intérêt si ce n’est donner un adversaire à Romain Duris même si on se doute bien qu’au final il ne lui arrivera pas à la cheville. La seule qui s’en sorte à peu près bien reste Bérénice Bejo qui, après sa performance dans « The artist », a su trouver un style de jeu qui lui va à merveille. Malgré tout, on peut noter que la reconstitution est bonne : les décors et les costumes sont réussis, et l’image est belle. Mais après avoir vu le film, on se demande vraiment quel est l’intérêt d’une telle histoire, qui joue sur la fibre nostalgique mais suit le modèle vu et revu de la comédie Française sans risque et sans enjeu.

J.H

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