Cinema
Philharmonia, intrigue au cœur d’un orchestre

Philharmonia, intrigue au cœur d’un orchestre

23 January 2019 | PAR Victoria Okada

France 2 diffuse à partir du 23 janvier les 6 épisodes de la série Philharmonia. Un événement, comme le prétend France Télévision ? Est-elle crédible dans la description du métier de chefs et de musiciens d’orchestre ? De nombreux avis circulent déjà parmi les musiciens et mélomanes. Le scénario semble être juste celui d’un « thriller psychologique » avec pour cadre un monde d’orchestre, et ce cadre aurait pu être n’importe quel milieu avec un peu d’adaptation nécessaire à chaque profession…

© Merlin-Production – France Television

Dévoilons seulement le résumé, fourni par le producteur, du premier épisode qui sera sur antenne le mercredi 23 janvier à 21h05 :

« Après vingt ans d’absence, Hélène Barizet (Marie-Sophie Ferdane), brillante cheffe d’orchestre aux méthodes atypiques, est de retour à Paris pour prendre la tête du Philharmonia, orchestre national réputé pour être un « tueur de chefs ». La maestro, bien décidée à transmettre sa passion et à sauver l’orchestre dans la tourmente, fait face à l’hostilité de la direction et d’Yvan Borowski, le représentant des musiciens, ouvertement opposés à sa nomination. Hélène choisit pour l’aider Selena Rivière (Lina El Arabi), une jeune tuttiste du troisième rang qu’elle nomme premier violon à la place de Vladimir Gregoriu, le vieil ami de son père. Mais comment transmettre quand tout ce que l’on souhaite, c’est rompre avec son passé ? En revenant chez elle, Hélène doit faire face à la malédiction familiale qui l’a contrainte à l’exil. »

L’histoire aura des rebondissements invraisemblables, laissant montrer sans équivoque qu’il s’agit bien d’un monde déconnecté du quotidien des musiciens, créé avec des ingrédients purement imaginaires. Par exemple, comment Hélène Barizet peut-elle être nommée comme cheffe principale conte l’avis de tous ? Comment peut-elle nommer une violoniste tuttiste du troisième rang au poste du premier violon ? Et ce sans aucune audition ? C’est tout simplement impossible. Et la cheffe, dont l’état mental se dégrade, abandonne brutalement la violoniste et l’orchestre… Encore une histoire trop fantaisiste. Et pourtant, les auteurs semblaient rapprocher l’univers de l’orchestre du grand public. Comment rassurer cela en donnant des fausses images ? Consolons-nous en se convainquant que c’est une fiction. Passons.

© Merlin-Production – France Television

S’il y a un intérêt dans cette série, c’est, plus que l’intrigue et le jeu d’acteurs qui est loin de gestes réels malgré les coachings suivis, la présence de vrais musiciens d’orchestre dans la figuration. Ce sont ceux de l’Orchestre national d’Île-de-France, dans des contextes in situ ou presque dans des salles de la Philharmonie de Paris, mais jouant en play-back… Pour les musiques qui illustrent les six épisodes, outre celles volontairement choisies parmi les « tubes » (« Pour toucher le plus grand nombre », affirme Rose Brandford Griffith, directrice générale et productrice à Merlin Productions), nous entendrons des réorchestrations de morceaux tel Boys Don’t Cry de The Cure. Par ailleurs, le compositeur Étienne Perruchon a été sollicité pour écrire deux pièces: Ten for Nine Eleven et Philia’s Song. Le tout a été enregistré par l’Orchestre national d’Île-de-France dans son nouveau studio flambant neuf, équipé de matériels en haute technologie, situé dans une proche banlieue parisienne. Les effets sonores spéciaux y ont été également créés (nous avons eu la chance de les entendre en avant-premier en octobre dernier lors d’une visite au studio). Si vous avez un équipement de reproduction de son de cinéma, vous pourrez probablement savourer les effets à 360°. Et pour anecdote, les équipes ont séjourné à l’Auditorium de Radio France avec l’Orchestre national de France et l’Orchestre Philharmonique de Radio France, pour se préparer au tournage.

Enchère record pour un dessin d’Ingres vendu à Saint-Valery-en-Caux
DAU , l’Avant-première : “Tu n’as rien vu, Place du Châtelet”
Victoria Okada

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration