Cinema
Notre étrangère : retour discret au pays

Notre étrangère : retour discret au pays

27 January 2011 | PAR Geraldine Pioud

“Notre étrangère”, film personnel et ambitieux, offre un retour discret au pays. Tellement discret (et timide) que l’histoire finit par tourner en rond. Des bons points malgré tout qui laissent présager de belles choses pour la réalisatrice.

Synopsis : “Suite au décès de son père, Amy, une jeune métisse vivant en région parisienne, revient à Bobo au Burkina Faso, pour chercher sa mère dont elle a été séparée à l’âge de 8 ans. Elle ne revoit que sa tante. Amy entourée d’une cour familiale aussi rassurante qu’étouffante, va et vient dans une ville où elle n’a plus de repère.
Mariam, une burkinabé de 45 ans, est technicienne de surface et vit à Paris dans l’espoir de retrouver sa fille. Depuis peu, elle a rencontré Esther, cadre dans l’entreprise où elle fait le ménage. Ces deux femmes solitaires apprennent à s’apprécier.”

Parfois on regrette les plans trop explicatifs qui ne permettent pas à l’imagination de faire son travail. Parfois on regrette le manque d’explication, ce qui est ici le cas : le récit de Notre étrangère, elliptique à souhait, omet certains détails de l’histoire des protagonistes qui auraient pu rendre l’ensemble plus fluide et plus dynamique. Bien-sûr le cinéma n’est pas là pour TOUT dire, mais en contrepartie il faut savoir suggérer les choses avec subtilité. Ce qui n’empêchera pas ce film de faire débat sur le choc des cultures, sur l’adoption, sur l’acceptation d’autrui.

Cet équilibre fragile entre l’envie de raconter et le désir de ne pas tout montrer fonctionne en partie grâce aux comédiennes. Dorylia Calmet (Amy) brille par sa grâce et sa classe indéniable : sa façon d’habiter le corps de son personnage est troublante, presque envoûtante. La palme revient sans contexte à égalité à Blandine Yameogo (la tante) et Nadine Kambou Yéri (Kadiatou) : toutes deux crèvent l’écran et attirent les regards par leurs présences magnétiques. Si tout le film avait été à l’image de ces comédiennes, le résultat aurait certainement été plus osé, moins timide, et donc assez plaisant.


NOTRE ETRANGERE de Sarah Bouyain – Extrait – 2011
envoyé par Vernoris. – Court métrage, documentaire et bande annonce.

Notre étrangère, de Sarah Bouyain, avec Dorylia Calmel, Assita Ouedraogo, Blandine Yameogo, Nathalie Richard
France / Burkina Faso, 1h22, Comédie dramatique
En salles le 2 février 2011

Infos pratiques

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Geraldine Pioud

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