MK2 lorgne du côté de la Cannebière
La bande à Karmitz souhaite prendre un coup de soleil et de Mistral. Dans une ville où la culture est en berne, un projet vise à installer un multiplexe de 14 salles sur le haut de la Cannebière.
“Rien n’est fermement décidé mais ce qui est ferme, c’est notre volonté de le faire”, a dit M. Karmitz à des journalistes en marge d’une manifestation en faveur du développement culturel organisée par la mairie des 1er et 7e arrondissements de Marseille.
“Nos investissements sont fermes sur ce projet, maintenant, nous n’arrivons pas en terrain conquis, il faut y aller petit à petit, il y a un certain nombre d’étapes administratives à respecter”, a-t-il ajouté.
Marseille sera capitale européenne de la culture en 2013 et l’inquiètude monte. Récemment, Michèle Coulet, conservatrice en chef d’Etat à la Bibliothèque de Marseille, à la retraite depuis février 2010 ecrivait dans le Monde daté du 20 janvier 2011: ” la bibliothèque de Marseille à vocation régionale (BMVR) (…) souffre d’une “fuite des cerveaux” : désormais il n’y a plus, sur un total de 300 agents environ, que six conservateurs territoriaux et plus aucun conservateur d’Etat. Les chefs de service sont souvent des “bibliothécaires” sous payés compte tenu de leurs responsabilités car ils font en réalité un travail de conservateur. “. Ce constat se retrouve dans l’ensemble de l’activité culturelle marseillaise.
Souhaitant que le cinéma participe à la redynamisation de secteurs urbains délaissés, M. Karmitz voit dans ce projet un moyen de renforcer “la fonction sociale du cinéma”, d’autant que Marseille souffre d’un vrai déficit en matière de salles. L’offre de places de cinéma à Marseille est plus faible qu’à Nantes, ville quatre fois plus petite, a d’ailleurs rappelé Patrick Mennucci, maire PS du 1er secteur.
Et pourtant, Marseille n’est pas vide de culture. Du point de vue théâtral, un Centre Dramatique National propose une belle programmation. Dans l’underground de nombreux groupes de musiques et artistes tentent de montrer leurs travaux. Sur le cours Julien, au planète Mundo Café, les jazz band se succèdent gratuitement tous les mercredis. Des festivals pointent le bout de leur nez, comme Mars Attac. Le souci majeur vient de l’immensité de la ville aux bouchons dignes de ceux de L.A. Sans transports en commun valables et sans parkings en masse, accéder aux évènements culturels demeure, pour le public, un exploit.
La programmation du réseau MK2 mêle films à Pop-Corn et cinéma d’art et d’essai. Cette mixité associée à un emplacement idéal encadré par le tramway et le métro offrirait une formule magique pour réconcilier les marseillais avec un cinéma moins massif.