Cinema
Les films de la semaine ( 8 juin 2011)

Les films de la semaine ( 8 juin 2011)

07 June 2011 | PAR Moriane Morellec

Les sorties cinéma cette semaine touchent toutes aux moeurs profondes: dans « London Boulevard » de William Monahan, un homme hésite entre une vie de malfrats et une romance facile; « Prud’hommes » de Stéphane Goël aborde le thème universel des conflits sans fin entre employeurs et employés; la patience des vacanciers a de grandes limites quand leur avion « Low Cost » peine à décoller, film de Maurice Barthélémy alors que « Limitless » réalisé par Neil Burger explore les possibilités d’une vie justement sans limites; dans « American Translation » de Jean-Marc Barr et Pascal Arnold deux jeunes s’aiment d’une passion dévorante, mais lui tue, et elle ne le sait pas et dans « Territoires » d’Olivier Abbou c’est la torture qui attend cinq amis en lisière d’une forêt; finalement « Eyes find eyes » touche aux dérapages d’un négociant d’art…Questionnements et introspections garantis !

“London Boulevard”, de Wiliam Monahan, avec Colin Farrell et Keira Knightley (USA/Grande-Bretagne, 1H42) – William Monahan, scénariste oscarisé pour les “Infiltrés”, passe derrière la caméra pour mettre en scène un film noir oscillant entre polar sombre et romance feutrée. Le personnage principal, Mitchel (Colin Farrell), tout juste sorti de prison, navigue entre ces deux mondes. Celui des malfrats mafieux, dirigé par un chef hyper-violent, auquel il veut tenter d’échapper, d’un côté. Et, de l’autre, celui de Charlotte (Keira Knightley), une star de cinéma terrée dans sa luxueuse résidence qui l’engage pour la protéger des paparazzi.

 

 

– “Prud’hommes” de Stéphane Goël (Suisse, 1h25) – Chaque année des centaines d’affaires sont arbitrées devant le conseil des Prud’hommes (tribunal des Prud’hommes en Suisse), une instance qui juge les conflits entre employeurs et employés et dont tout le monde connaît le nom, mais guère plus. Ce film, rythmé par les portes ouvertes et fermées par un huissier imperturbable, plonge dans cette réalité ordinaire et brutale. “L’esclavage ça n’existe plus, le plus dur c’était l’irrespect”, glisse une travailleuse noire, les larmes aux yeux. Une femme-cadre épuisée raconte le travail obsédant : “on se couche avec le mail”, pour ne pas rater une éventuelle réunion tôt le matin, “on se lève avec”, pour être au courant de tout. Et c’est le burn out. Une Polonaise, licenciée après un accouchement, glisse que “c’est difficile d’être une femme et de ne pas être dans son pays”. Les exemples se succèdent et se télescopent, les plaignants, syndicalistes ou avocats défendent des dossiers plutôt misérables. “De nombreuses affaires se résument à un manque de reconnaissance ou de dialogue”, estime Stéphane Goël. “Il arrive un moment où la coupe est pleine”, dit un plaignant. Ca se passe en Suisse, mais c’est universel. En France, le nombre d’affaires venues devant les prud’hommes était de plus de 200.000 en 2008. La durée moyenne de traitement des litiges est de 10 mois -de jusqu’à 32 mois à Bobigny.

– “Low Cost” de Maurice Barthélémy (France, 1H29) avec Jean-Paul Rouve, Judith Godrèche, Gérard Darmon – Excédés par une attente de 8 heures dans un avion dont la clim est en panne, les passagers du vol Low Cost Djerba-Beauvais sont prêts à tout pour rentrer chez eux. Même à décoller sans le pilote…

 

 

 

 


The Prodigies,
de Antoine Charreyron (France/Grande-Bretagne/Belge, 1H40, interdit aux moins de douze ans) avec Jeffrey Evan Thomas, Jacob Rosenbaum, Dominic Gould – Trente ans après la sortie du roman culte de Bernard Lenteric “La nuit des enfants rois”, “The Prodigies” (Les Prodiges), film d’animation, donne enfin vie aux jeunes prodiges dont l’histoire a bouleversé les adolescents des années 80. Deux dessinateurs de Marvel, Francisco Herrera et Humberto Ramos, ont participé à leur création en images de synthèse, à partir de la capture de mouvements (motion capture, qui permet de capter des mouvements réels et de les transférer dans un univers virtuel) d’acteurs américains. L’univers dans lequel ils évoluent est un New York stylisé et fantasmé, mélange de manga japonais à la “Ghost in the shell” et de comics américain.

– “Limitless” de Neil Burger (USA, 1H45) avec Bradley Cooper, Robert De Niro, Abbie Cornish – Eddie Morra découvre un produit pharmaceutique révolutionnaire qui lui permet d’exploiter son potentiel intellectuel et physique au maximum. Il peut désormais se souvenir de tout ce qu’il a lu, vu ou entendu. Il peut aussi apprendre n’importe quelle langue en une journée, résoudre des équations complexes et subjuguer. Très vite, Eddie fera merveille à Wall Street…

 

 

 

“Une Séparation” de Asghar Farhadi (Iran, 2H03) avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini – Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s’occuper de son père très malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte, mais surtout qu’elle a accepté ce travail sans l’accord de son mari.

 

 

 

 

– “American Translation” de Jean-Marc Barr et Pascal Arnold (France, 1H49, interdit aux moins de seize ans) avec Pierre Perrier, Lizzie Brocheré, Jean-Marc Barr – Un amour se construit sur une rencontre de hasard entre Chris et Aurore. Ils ont vingt ans et vivent une passion exclusive. Aurore découvre que Chris est un meurtrier.

 

 

 

 

– “Territoires” de Olivier Abbou (USA, 1H35, interdit aux moins de seize ans) avec Roc LaFortune, Sean Devine, Nicole Leroux – Revenant d’un mariage au Canada, cinq amis rentrent en voiture aux États-Unis lorsqu’ils se font arrêter en pleine forêt par deux membres de la Police des Frontières. Alors qu’ils n’ont rien à se reprocher, les policiers les accusent de terrorisme et leur font subir des interrogatoires brutaux. Devant le silence de leurs prisonniers, ils décident de les enfermer dans des cages cachées au coeur de la forêt et de continuer leurs investigations à l’abri des regards.

 

 

– “Eyes find eyes” de Jean-Manuel Fernandez et Sean Price Williams (France/USA, 1H22) avec Alexandre Marouani, Alma Jodorowsky, Thomas Badek – Ernst, expert en oeuvres d’art, profite de sa réputation et de ses réseaux pour collaborer avec des trafiquants. Menant un double-jeu, il se retrouve pris au piège lorsqu’on lui demande de remettre la main sur L’incrédulité de Saint Thomas du Caravage.

 

 

 

“Acqua in bocca” de Pascale Thirode (France, 1H25, documentaire) avec Bastien Mariani, Jean Mariani, Suzie Crespin – “Je suis corse par ma mère bien que celle-ci ne m’ait jamais transmis son histoire, ni quoi que ce soit de cette île”, explique la réalisatrice de ce documentaire. “Il y a quelques années, par hasard, j’ai retrouvé dans ses affaires un album de photos qui , toutes, avaient été retirées. Les légendes de cet album sont les indices d’un chemin que j’ai parcouru pour découvrir mon histoire familiale”.

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