![“Les Filles d’Avril”, brisées, de Michel Franco [Cannes 2017, Un certain regard]](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2017/05/les-filles-d-avril-cannes-2017-1000x669.jpg)
“Les Filles d’Avril”, brisées, de Michel Franco [Cannes 2017, Un certain regard]
L’impitoyable réalisateur de Chronic signe un nouveau fait d’arme dur, parfois dérangeant, parfois figé…
[rating=3]
Mexique, soleil et maisons au bord de la mer… Chez Michel Franco, infatigable traqueur de la saleté humaine, ce beau cadre ne saurait faire rêver. L’artiste nous invite en effet dans une bâtisse où vivent des soeurs – une trop enrobée, une plus jeune plus très dynamique qui tombe enceinte… – et s’attache à leurs problèmes, crûment. Rien ne marche dans ce monde, et le drame s’annonce… La famille sera, bien entendu, toxique.
Au sein de l’univers de Michel Franco, tous les pères, irresponsables et peu sympathiques, sont gros. Cette récurrence, par exemple, peut faire rire. Mais la mise en scène du réalisateur mexicain a tendance, souvent, à regarder de haut ceux auxquels elle s’intéresse, à les figer dans des attitudes pas sympathiques…, au fil de plans très beaux, mais un peu vains, un peu avares en humanité, des plans d’angles qui évoquent parfois Pedro Costa, mais dans la forme uniquement…
Côté dramaturgie, le scénario avance au fil des scènes où… des problèmes sont évoqués. Et si les personnages, posés sur leurs fauteuils, dans les pièces trop petites de leur maison de famille, débattent de solutions, on sent que celles-ci seront illusoires…
Peu d’évolutions s’annoncent donc dès le départ. Avec son rythme lent un peu maléfique, et ses acteurs totalement crédibles, dans leur mesquinerie pour certains, Les Filles d’Avril arrive parfois à nous bercer. En d’autres moments, il irrite.
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Visuel : © Lucia Films