
Les distractions: Un film d’amitié et d’errance
Les distractions est un film de l’ère de la Nouvelle Vague réalisé par Jacques Dupont. L’histoire est celle d’une amitié entre deux hommes qui se sont connus lors de la guerre d’Algérie. Une œuvre entre légèreté et profondeur.
Le film débute, le générique défile et une voiture déboule à toute vitesse à l’écran. Un policier en deux roues la poursuit, avant de se retrouver par accident, valsé sur la chaussée. Une enquête s’ouvre et la chasse au tueur commence. On sort de ce noir et blanc très sombre pour retrouver Paul (Jean-Paul Belmondo), un jeune photoreporter chargé de prendre une photo du malfrat. Arrivé sur le lieu de l’accident, le journaliste découvre que l’homme traqué n’est autre que Laurent, un ex parachutiste qui lui a sauvé la vie sur le front d’Algérie. Il décide alors de cacher l’homme, joué par un Claude Brasseur aussi juvénile que méconnaissable.
Le film repose sur une forte histoire d’amitié entre les deux hommes. Globalement, Les distractions joue sur deux tableaux. La légèreté, incarnée par un Belmondo rêveur, insouciant laissé porter par la vie et les jolies femmes. Un rôle qui laisse présager celui qu’il incarnera un an plus tard dans A bout de souffle de Jean-Luc Godard. De l’autre, le film repose sur un air plus grave avec l’errance de Laurent qui a préféré ne pas profiter de l’aide de son ami et s’enfuir pour lui éviter tout ennui.
Si le film de Jacques Dupont réalisé en 1960 a été projeté dans le cadre du cycle sur la guerre d’Algérie, celle-ci n’est jamais clairement dénoncée par les personnages. Ils parlent d’ « adjuvants » ou se rappellent qu’ils ont fait « l’Algérie ensemble », mais rien de plus ne sera dit sur ce qui est encore à l’époque, “un événement”. Peut-être est-ce pour éviter la censure de l’époque…
Les distractions a été projeté dans le cadre du cycle sur la guerre d’Algérie au Forum des images qui se profilent jusqu’au 2 février 2012. Plus d’informations, ici.