Le réalisme magistral d’Antonioni à nouveau sur nos écrans avec “Le cri” (1957), en salles le 20 mars
Précédant immédiatement “L’avventura”‘ (1960) et “La Notte” (1961), “Le cri” (1957) suit avec langueur et réalisme poétique les errances d’un ouvrier ayant perdu compagne et travail. Un Grand film, à voir en copie Version numérique restaurée à partir du 20 mars 2013.
Irma (Alida Valli) vit depuis 7 ans avec Aldo (Steve Cochran, somptueux), ensemble ils ont une petite fille. le décès du mari d’Irma, parti travailler en Australie et dont l’existence plongeait le couple non marié au cœur des rumeurs, ouvre les portes de la liberté pour Irma qui décide de quitter Aldo, qu’elle n’aime plus. Chassé également de son travail, l’ouvrier sans ouvrage prend sa petite fille sous le bras et fait le tour de la région en stop. Il rencontre tour à tour trois femmes qui le prennent sous leur aile : un ancien amour, une indépendante propriétaire d’une station essence et une mutine gamine des cotes. Mais aucune des trois ne lui permet d’oublier Irma et aucune ne lui redonne vraiment le goût du travail et de la vie…
Sombre et langoureux, “Le cri” est un portrait existentiel d’une grande dépression. Mais une dépression d’ouvrier, dans un monde où le peuple souffre des deux jougs d’une inflexible morale catholique et de l’idée que le travail est ce qui “fait” l’homme. L’amour en revanche, semble généralement fugace et inconstant, en particulier chez les femmes. Quant à l’enfant, c’est comme si elle était un balluchon sans émotions que l’on pouvait traîner le long du chemin. A mille lieues des comédies cruelles sur la famille et le mariage que l’âge d’or du cinéma italien était susceptible de fournir à la même, “Le cri” diffuse un désespoir si palpable qu’il créé une filiation tangible entre les images du petit peuple d’Antonioni et l’horreur expressionniste et fin de siècle d’un Munch. Un grand film, qui crée un malaise révélateur et réflexif.
“le cri” (Il Grido) de Micheangelo Antonioni, avec Steve Cochran, Alida Valli, Betsy Blair, Dorian Gray , Lynn Shaw, Mirna Girardi , 113 min, 1957, réédition en version numérique restaurée en salles le 20 mars 2013.
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