Cinema
“Le Paradis des bêtes” : l’instinct paternel (Sortie le 14 mars)

“Le Paradis des bêtes” : l’instinct paternel (Sortie le 14 mars)

09 March 2012 | PAR Melanie Bonvard

Les films de femmes mettant en scène des hommes exécrables et tyranniques sont (trop) souvent considérés comme féministes ou dénonçant un brin de sexisme de la part de la gent masculine. Estelle Larrivaz , à notre plus grand plaisir, va plus loin et s’éloigne des préjugés avec son film Le Paradis des Bêtes. Après cette journée de la femme, revenons aux hommes vus par les femmes.

Le Paradis des Bêtes, c’est un père de famille instable, infidèle et violent. Le Paradis des bêtes, vu sous cet angle, c’est l’histoire d’un vulgaire gougeât. Tout semble parfait pour un cocktail d’enfer (et stéréotypé) sur la femme battue, le divorce, la place des enfants dans une crise familiale et tant d’autres thèmes qui peuvent rejoindre le sujet central. Mais tous nos préjugés s’évanouissent à partir du moment où Dominique, le géniteur en question, décide de s’enfuir avec les enfants. On pourrait être révoltés par la façon dont celui-ci monte ces petits contre leur mère et surtout comment il tente de les acheter… Mais il est plus censé de se dire que Dominique fait cela par désespoir, sachant pertinemment qu’il est en faute et espérant gagner encore l’amour de ses enfants. Impulsif et irréfléchi, on découvre au fil du film un homme rongé par le remord mais rattrapé par la haine et la violence. Stefano Casseti, d’une prestance incroyablement glacial, campe à merveille le mari tyrannique et le père rachetant sa faute.

Entre la petite fille (trop) mûre pour son âge et le petit garçon naïf, on ne se lassera jamais de voir le charisme de l’enfance à l’écran. Muriel Robin, quand à elle, est toujours aussi parfaite et nous offre le rôle d’une sœur dépassée par les évènements, s’avérant le personnage le plus cruel de l’histoire. Enfin, Estelle Larrivaz semble être une réalisatrice et scénariste hors pair lorsqu’on savoure les images qui nous sont offertes et l’histoire touchante, multipliant les surprises et se terminant sur cette fin pleine de sagesse qui ne pouvait être plus parfaite.

Loin des clichés de la violence conjugale, il n’y a pas de frontière établie entre méchant et gentil ici. Le Paradis des Bêtes fait déjà partie de ces bons moments cinématographiques de ce début d’année.

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Melanie Bonvard

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