Cinema
La Rizière de Xiaoling Zhu, un film d’une admirable sincérité

La Rizière de Xiaoling Zhu, un film d’une admirable sincérité

29 April 2012 | PAR Kylhian Hildebert

Xiaoling ZHU livre ici son premier long métrage, tourné entièrement en langue Dong (région du sud de la Chine où vivent près de trois millions de personnes), il est empli d’une sincérité et d’une beauté visuelle dont on peut difficilement se faire les assaillants ; bien au contraire, cela constitue l’un des principaux attraits du film.

Synopsis : LA RIZIERE est la chronique d’un village du sud de la Chine, qui nous fait découvrir la vie d’A Qiu, une fille de 12 ans, et celle de sa famille, pendant quatre saisons au milieu des rizières. La mort de la grand-mère qui élevait ses petits enfants va obliger les parents à quitter leurs emplois sur des chantiers en ville et à revenir vivre au village.

Avant d’arriver à ce premier film de fiction Xiaoling Zhu s’est d’abord essayé au documentaire, cet esthétique du documentaire, cette volonté de coller au réel se retrouve entièrement dans cette fiction. D’une part, la découverte du territoire Dong, dont est issu la réalisatrice, région reculée ayant son propre dialecte, ses propres coutumes, ses propres croyances ; c’est un véritable voyage auquel Xiaoling Zhu nous invite, dans une région totalement coupée du monde. D’autre part le choix d’avoir pris des comédiens non-professionnels, ce sont des villageois qui “jouent” leurs propres rôles, ces gestes transmis de génération en génération, difficilement reproductibles pour un comédien non-initié.

Mais au-delà de cette simple approche documentariste, le film met en lumière un des effets de tout processus d’industrialisation et d’exode rural : la perte des traditions ancestrales au profit du travail salarié des villes. Tous les pays y ont été, y sont ou y seront confrontés et le film montre ce croisement entre la modernité et la tradition, le désir d’un ailleurs face au maintien des traditions séculaires. Nombreux sont les éléments qui font explicitement référence à cette difficulté, à cette tension, de manière pas toujours très réussie, mais le principal est présent.

La photographie est magnifique, on prend plaisir à contempler ces montagnes chinoises vêtues de rizières à perte de vue, le tout pendant quatre saisons, avec les changements polychromes qui les accompagnent ; et ces petites mains, ces petits gestes d’agriculteurs répétés inlassablement depuis des siècles avec la même dextérité. C’est une belle découverte, dont on pourrait critiquer le caractère un peu trop simpliste, il n’en demeure pas moins très touchant.

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Kylhian Hildebert

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