Cinema

Le terroriste Carlos s’adresse à son interprète

19 May 2010 | PAR Margot Boutges

Carlos est la série triptyque de 5h30 réalisée par Olivier Assayas pour Canal +. Présentée lors de la sélection officielle hors-compétition du festival de Cannes, la chaine en diffusera ce soir la première partie.  Elle retrace l’existence de la grande figure du terrorisme international Ilich Ramírez Sánchez, dit “Carlos”.  Sans avoir vu le film, ce dernier, depuis sa prison de Poissy où il est maintenu à l’isolement perpétuel est loin d’avoir goutté au ton du scénario et de la bande-annonce d’Assayas. Il intervient auprès de son avocat pour dénoncer les inexactitudes et les falsifications d'”une série qui présente un personnage sans rapport avec lui.” Il y a quelques jours, Carlos adressait  une lettre au comédien Edgar Ramírez qui interprète son rôle. Cette lettre a été publiée ce matin par Le Figaro. Ilich Ramírez y apostrophe son compatriote vénézuélien et homonyme Edgar Ramírez, en invoquant leur ancêtre commun, un illustre conquistador. Il accuse l’acteur de venir entacher leur lignée en se prêtant à une œuvre de “propagande contre-révolutionnaire diffamant le plus connu des Ramírez “.

Lettre écrite le 14 mai à Poissy, publiée par Le Figaro le 19 mai :

« Il y a presque cinq siècles, des conquistadors espagnols découvrent une mine exploitée par les Amérindiens, où ils fonderont la ville de Lobatera, la plus ancienne de l’État du Táchira, au Venezuela. Un conquistador du nom de Ramírez est notre ancêtre commun, ses descendants ayant colonisé d’autres territoires, dont La Grita – ta branche – et Michelena, fondée par mon grand-père et ses amis, déjà à l’étroit à Lobatera. Les familles de Michelena se sont illustrées dans la société et l’histoire contemporaine du Venezuela comme préfet, professeurs, pharmaciens, avocats, militaires, ingénieurs… Idéologiquement allant de la droite conservatrice à la gauche communiste. Aucun n’a trahi notre pays en devenant serviteur des puissances étrangères. Aucun n’a déshonoré notre famille. Pourquoi, Edgar, acceptes-tu de travestir la vérité historique ? Pourquoi te prêtes-tu à une oeuvre de propagande contre-révolutionnaire diffamant le plus connu des Ramírez ? Je me tiens droit, intransigeant sur les principes transmis par  mon père, refusant de me vendre à l’empire décadent. Edgar, ne laisse pas la gloire éphémère, à la solde de Hollywood, te faire tourner la tête. La renommée médiatisée est passagère. Elle ne peut pas se substituer au respect, à l’honneur, à la réalité. Vive notre Venezuela bolivarien ! Vive notre Terre sainte de Palestine ! Dieu est le plus grand. Carlos, Poissy, 14 mai 2010. »

Bande-annonce de la série d’Assayas :

Lady Gaga plante Le grand journal
Concert de Saycet le 20 mai
Margot Boutges

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