Cinema
Journal de France, la leçon Depardon

Journal de France, la leçon Depardon

25 June 2012 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Raymond Depardon signe avec son épouse, Claudine Nougaret un Journal de France comme on écrit un journal intime. C’est à une plongée dans l’histoire du photographe que nous sommes invités, persuadés d’être embarqués dans une balade bucolique. C’est au contraire dans les affres des guerres civiles, de la colonisation et des révolutions d’Europe de l’Est que nous voyageons.

“Raymond, il aime emmener les femmes dans le désert” dit la voix off, chef op depuis 25 ans et autant d’années auprès de lui. Elle fouille un peu la maison, retrouve des bouts de films et rassemble le tout. Pendant ce temps, Depardon part explorer le terroir et le territoire. Il dit ” je connais mieux Djibouti que la Meuse”. On oublie peut être que le réalisateur de La vie moderne a baigné dans le photojournalisme, allant au cœur des conflits.

Comme un flash-back permanent, le film coupe, offrant des allers -retours audacieux entre des images d’archives où l’on se prend à espérer pour la libération de Françoise Claustre, détenue en otage pendant trois ans par les rebelles tchadiens, on découvre un visage de Valery Giscard d’Estaing odieux, prêt à tout pour effacer une mauvaise image de lui, on comprend, en suivant les caravanes du désert pourquoi le photographe aime tant s’y perdre et un autre volet 100 % province où les bars-tabac des années cinquante sont intacts en 2012, où les petits vieux marseillais n’ont pas quitté leur banc en vingt ans.

L’effet d’immobilité côtoyant l’appétence d’aventure est total. On sort de ce film grandi par tant d’humilité. La façon superbe dont Depardon évite la “belle lumière”, trop facile, nous rappelle que pendant ce temps où chacun occupe son temps de façon si différente, les arbres continueront à faire de l’ombre sur la chaude Provence.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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