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Jean-Marc Delcambre, directeur du Festival2Valenciennes : « Il y a une vraie proximité entre les talents et le public »

Jean-Marc Delcambre, directeur du Festival2Valenciennes : « Il y a une vraie proximité entre les talents et le public »

15 March 2018 | PAR Yaël Hirsch

Du 19 au 25 mars se tient la 8e édition du Festival2Valenciennes. En deux temps : Rumeurs puis Images du monde, ce Festival complet présente 40 longs métrages en compétition. Son directeur, Jean-Marc Delcambre nous parle de la programmation cinéphile de cette événement truffé de stars, ouvert à tous et en phase avec la célèbre convivialité du Nord.

Le Festival de Valenciennes se passe toujours en deux temps : la compétition documentaire puis la compétition fiction. Sont-elles fréquentées par le même public ?
La partie la plus fréquentée c’est la partie fiction car le documentaire est plus confidentiel. Juxtaposer les deux parties l’une dernière l’autre, c’est un choix de notre part. Le public est le même mais plus nombreux pour la fiction : l’on passe d’une salle de plus de 200 places à une salle d’un peu plus de 500 places.

Pouvez-vous nous parler des invités d’honneur ?
Chaque année on a deux invités d’honneur on a voulu cette année panacher. Il y’a d’un côté une actrice populaire, aussi bien au cinéma qu’à la télévision : Annie Duperey. C’est une excellente comédienne et une belle personne qui monte aussi sur les planches, écrit avec talent et vend des milliers de livres. Il y en a plusieurs. On a utilisé la fameuse scène de la bouche d’aération dans un Eléphant ca trompe énormément. Et puis elle a aussi fait du cinéma de genre avec Le démon dans l’île, film d’horreur présenté à Avoriaz. Et quand elle a joué des seconds rôle, ils sont très solides. Donc à côté de cette figure populaire et multifonction, l’on avait envie de contrebalancer par quelqu’un qui ait plus une caution cinéphile ou « auteur ». Jean-Pierre Léaud est à la fois une mémoire du Cinéma et aussi un acteur très actuel, entre La mort de Louis XIV et le prochain film d’Arielle Dombasle Alien Crystal Palace.
Depuis sa création, le festival rend chaque année aussi hommage à un technicien du cinéma. On avait envie depuis longtemps d’accueillir Mario Luraschi. Mais au niveau de son emploi du temps cela ne cadrait pas. Cette fois-ci c’est enfin compatible et l’on reconstitue une piste de 750 m, avec 12 chevaux stars et 5 cascadeurs voltigeurs, plus Mario Luraschi. Il y aura six représentations du 20 au 24 mars pendant lesquelles on va voir comment on met en scène des chevaux pour le cinéma. C’est une animation ludique et pédagogique tournée vers le cinéma. Enfin, le deuxième invité d’honneur c’est Gabriel Yared qui a eu un Oscar pour la musique du patient Anglais et fera des masterlass à Valenciennes avec les jeunes du conservatoire Eugène Bozza du jeudi 22 au samedi 24 mars.

Les avant-premières de films sont assez pointues…
C’est voulu : Nous sommes dans une ville ou le seul cinéma est un multiplexe. Au festival, nous avons alors le souci de programmer des films plus « auteuristes », que le public n’aura pas facilement l’occasion de voir. Ils seront projetés bien avant leur sortie. Par exemple, le film d’ouverture Trois jours à Quiberon de Emily Atef dont ce sera une des premières projections publique, Ramen d’Eric Kho qui fera à Valenciennes sa première française. On aura aussi la première projection publique nationale de l’Ile aux chiens de Wes Anderson. Certains de ces films ont été montré à Berlin mais nous veillons aussi à ce que les films en compétition aient été très peu vus en festivals.

A quoi sert d’avoir un prix au Festival2Valenciennes ?
Avec les prix du Festival, nous donnons un prix d’aide à la distribution. C’est ce qui s’est passé pour Pyramide et le film indien La Saison des femmes et que ce prix a aidé le film à rencontrer son public et le succès.

Quelles sont les actions du Festival auprès des jeunes, à part les masterclass de Gabriel Yared ?
Pendant le festival on accueille plus de 5000 scolaires qui viennent voir soit des films de la compétition, soit des films de séances « jeunes », comme Croc Blanc ou Professeur Balthazar. On travaille aussi avec le rectorat pour le programme « Les étoiles de Valenciennes ». Vendredi 23 mars, des lycéens en option audiovisuels présenteront leurs courts-métrages devant un Jury de Professionnels du Cinéma (parmi lesquels Firmine Richard et Jalil Lespert). Ils pourront ainsi confronter leurs travaux au regard de ces pros et après le palmarès, aller à la rencontre des membres du jury.

Quelle est la marque de fabrique du Festival2Valeciennes ?
C’est un festival ouvert à tous. Il y a une vraie proximité entre les talents, les stars et le public. Aller parler aux réalisateurs, demander un autographe aux réalisateurs, aux jurés est facile. On retrouve au Festival la convivialité du nord. Et l’on attend les spectateurs nombreux, cette année encore.

visuel : (c) Jean-Marc Delcambre 

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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