Hanezu, L’esprit des Montagnes : Kawase s’attaque au mythe du duel pour l’amour d’une femme
Grand prix du Festival de Cannes en 2007 pour sa superbe “Forêt de Mogari”, et après son documentaire “Genpin”, présenté à Cannes l’an dernier, la réalisatrice japonaise est de retour sur ses terres, la région de Nara, au Japon, pour un film méditatif où l’adultère est jugé à l’aune de la nature.
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Dans l’antique Région de Nara, berceau du Japon, la jolie Kayoko (Hako Oshima) vit avec un publicitaire souvent absent Tetsuya ( Tetsuya Akikawa). Artiste et artisane, elle extrait de la couleur des fleurs, dont la couleur pourpre (une des traductions possibles d’Hanezu). Souvent seule, elle retrouve un ami d’enfance, Takumi (Tohta Komizu) qui vit très simplement, sans eau, sans électricité et sculpte des objets un peu magiques, en accord avec la nature. Kayoko tombe amoureuse et le trio ressuscite la lutte immémoriale de deux hommes pour une femme.
Inspirée par le Manyoshu (recueil de dix mille feuilles) compilation de près de 5 000 poèmes japonais des 4e au 8e siècles, Hanezu oppsoe la vie matérielle de Kayoko et Tesuya (canari en cage, confort et solitudes modernes) et la vie naturelle de l’artiste Takumi (nid naturellement incrusté dans sa masure-atlier, pas de confort moderne et spiritualité). Perdue entre deux hommes, Kayoko renoue avec sa sensualité et avec la nature, comme habitée et malgré elle. Des images symboliques et les personnages en situation sont rehaussés par des vers antiques répétés. Et l’on trouve dans Hanezu une version apaisée, spirituelle et contemporaine, des affres éternelles des amants retrouvés.
“Hanezu, L’Esprit des Montagnes”, de Naomi Kawase, avec Tohta Komizu, Hako Oshima, Tetsuya Akikawa, Japon, 1h31, 2011. En salles le 1er février 2012