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Festival Seytou Africa : de la musique avant toute chose

Festival Seytou Africa : de la musique avant toute chose

09 June 2019 | PAR Julia Wahl

Cette dernière journée du festival du film documentaire africain a commencé par une séance regroupant deux films sur le travail et la récup, Les Malles, de Samba Félix Ndiaye, et Ady Gasy, réalisé par Nanteina Lova.

Deux films sur le travail manuel et l’art de la récupération des objets abîmés : c’est sur cette question bien contemporaine que s’est ouverte la journée, avec un court-métrage du réalisateur sénégalais Samba Félix NDiaye et un long du Malgache Nanteina Lova.  

Pourtant, plus que la question du travail, c’est le traitement du son et de la musique qui séduit. Ainsi en est-il des Malles, qui ouvre la séance.  

Le film nous plonge en effet dans un atelier de recyclage de tôles ondulées. Elles sont d’abord aplaties avant d’être pliées, peintes et dotées de poignées pour devenir les malles du titre. Si la caméra filme avec précision les gestes des ouvriers, c’est l’attention portée aux percussions dues aux coups de marteau qui nous interpelle. Sans jamais se lasser d’écouter ces mêmes sons pendant le quart d’heure que dure le film, le spectateur découvrira que la musique du marteau sur la tôle n’est pas la même que celle du marteau sur le clou. Un court-métrage entraînant par son rythme, qui explique le choix des organisateurs du festival de rendre hommage à son réalisateur. 

Le propos d’Ady Gasy est plus large : il s’agit d’un éloge de tous les petits métiers du prolétariat malgache. Aussi la récup est-elle très présente, souvent dédiée à la fabrication d’instruments de musique. Ceux-ci serviront à accompagner un autre de ces petits métiers : l’oratrice Blandine,  qui loue elle-même la force de travail de ses compatriotes. Toutefois, et malgré là aussi le pouvoir de la musique et des sons, le film peine à maintenir l’attention du spectateur jusqu’au bout, les va-et-vient d’un personnage à l’autre finissant par le perdre. Un film néanmoins séduisant.

Visuel : affiche du festival 

Brahms en quatre dimensions au laboratoire du son de la Maison de la Radio
Petit éloge de la nuit avec Pierre Richard à La Scala de Paris, une messe laïque.
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Julia Wahl
Passionnée de cinéma et de théâtre depuis toujours, Julia Wahl est critique pour les magazines Format court et Toute la culture. Elle parcourt volontiers la France à la recherche de pépites insoupçonnées et, quand il lui reste un peu de temps, lit et écrit des romans aux personnages improbables. Photo : Marie-Pauline Mollaret

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