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Festival Premiers plans : une ovation à Blanche-Neige en ouverture (18/01/2013)

Festival Premiers plans : une ovation à Blanche-Neige en ouverture (18/01/2013)

19 January 2013 | PAR Yaël Hirsch

L’ouverture de la  25ème édition du Festival “Premiers plans” d’Angers a eu lieu hier dans l’immense et douillet Palais des Congrès. C’est le réalisateur espagnol Pablo Berger qui a donné le coup d’envoi avec son magnifique conte muet  “Blancanieves”. Standing ovation pour ce deuxième long métrage qui nous a permis à tous de retomber dans les émotions de l’enfance.

C”est sous une jolie neige que l’équipe de Toute La Culture est arrivée à Angers. Energisés par le froid, nous nous sommes glissés avec plaisir dans ce chaleureux (et très spacieux) cocon qu’est la grande salle du Palais des Congrès.

Le maire d’Angers, Frédéric Beatse,le président de l’association premiers plans, Yves-Marie Béranger et Claude-Eric Poiroux, le directeur artistique du festival ont rivalisé de belles citations pour célébrer le quart de siècle de ce festival qui a déjà su dénicher maints immenses talents dans sa sélection de premiers films européens. Puis M. Poiroux a présenté en même temps les jurés des compétitions de longs et courts-métrages. Passant la borne du paritaire pour tendre du côté du féminisme, la compétition de Premiers Plans en 2013 a deux présidentes de jury. Si la première Noémie Lvovsky n’était pas encore arrivée hier soir, la deuxième, Fabienne Godet a fait une gourmande apparition au micro pour dire qu’elle serait brève car elle avait hâte de voir le film d’ouverture… Pour ne plus rien ajouter. Puis les autres jurés présents sont entrés en scène pour saluer. Exposant ses interminables jambes, la réalisatrice de Beyrouth hôtel Danielle Arbid a salué le courageux producteur du film muet à gros budget, qui avait également produit un de ses films, Jérôme Vidal. En robe de cocktail sombre et élégante très années 1960, la crinière blonde légèrement gaufrée, sûre de son effet, la délicieuse Louise Bourgoin, a quatre film à l’affiche en 2013. Mais elle a préféré s’excuser de la hauteur de ses talons et de sa lenteur plutôt que de parler cinéma. Débordant d’énergie, le réalisateur et professeur suisse, Lionel Baier a fait avec bonhommie, un jeu de mot sur la “douceur angevine” et la dureté du climat de janvier. Enfin, comme pour nous préparer délicatement à déguster le cycle Mastroianni que propose le festival, le comédien Stefano Cassetti a transmis toute la musique de son accent italien.

 

Pablo Berger remontant les marches du palais des congrès

C’est directement en espagnol et accompagné de trois camarades de tournage, que Pablo Berger a présenté brièvement son petit bijou de film, fruit de 8 ans de bataille : Blancanieves. Avec une joie de vivre communicative, ce publicitaire et réalisateur d’un premier long-métrage a succès a partagé sa conviction que le cinéma était fait pour sentir et ne pas penser, rêver éveiller et vivre la vie des autres. Puis, sourire en coin, il a souhaité à son large public de doux rêves et de beaux cauchemars…

Tourné en super 16 pour garder un grain d’origine, muet et porté par la musique de Alfonso Villalonga, Blancanieves est donc, comme son nom l’indique, une transposition du conte des frères Grimm dans la Séville des années 1920. Hommage à la fois à la paternité, à la corrida et au cinéma des années 1920, ce film est avant tout un moment d’émotion intense où l’on rit, pleure, sourit et tréssaille à chaque nouveau rebondissement de la vie de cette Blanche-Neige torera aux belles boucles brunes et aux yeux perçants. Petite bombe d’émotion, filmée avec les tripes et toute la grandeur d’une imagerie immémoriale catholique espagnole, Blancanieves est un très grand moment de cinéma. Acclamée à San Sesbatian et déjà en lice pour les Oscars, l’œuvre de Pablo Berger a été applaudie à tout rompre et debout par un public transporté.

Pour lire notre critique du film, qui sort le 23 janvier et dont nous prédisons le très grand succès, c’est ici.

Et pour lire notre interview de Pablo Berger que nous avons eu la chance de rencontrer au festival Premiers Plans d’Angers, ce matin, c’est là.

Photos (c) Yaël Hirsch

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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