Cinema
Festival International des Films Berbères, plein feux sur la culture berbère.

Festival International des Films Berbères, plein feux sur la culture berbère.

23 April 2013 | PAR Idir Benard

Du 19 au 21 avril, le cinéma les 3 Luxembourg a acueilli le premier festival international des films berbère (FIFB). Le jury, présidé par Daniel Prévost a désigné le court-métrage “Ansite” et le documentaire “Tinghir Jérusalem, les échos du mellah” comme lauréats du Festival. Retour sur une présentation d’envergure du cinéma de culture berbère.

arton741A l’origine de l’initiative, Mohamed Saadi, président fondateur de la chaîne Berbère Radio TV qui mène depuis des années une action au profit de la reconnaissance et de la diffusion de la culture berbère. Il a pour vocation de faire de ce festival un rendez-vous incontournable du cinéma “d’ailleurs”, une plateforme d’interaction et d’échange. Dans un foisonnement de créations et de thématiques, le FIFB s’est avéré être l’écho artistique d’un flux prolifique de courts-métrages, de documentaires et de longs-métrages, tous plus intéressants les uns que les autres. La manifestation a permis de découvrir de nouveaux talents et d’arpenter d’autres horizons. Avec le lauréat de la section documentaire, “Ansite” d’Armando Ravelo, on découvre ainsi que les îles Canaries ont aussi une histoire berbère. Dans le documentaire “Tinghir Jérusalem”, le second lauréat, Kamal Hachkar a suivi et retrouvé certains berbères juifs ayant quitté l’Atlas pour Jérusalem. Racines, liberté et identité, voici ce qui semble être à la base de la culture berbère, car les autres créations en compétition et hors compétition comportaient une part certaine d’humanité et de poésie.

arton395Mention spéciale du jury, le documentaire “Furigraphier le vide”, réalisé par Hélène Claudot-Hawad et Nathalie Michaud, narre le combat des nomades Touaregs du Sahara contre la dépossession de leurs terres et le démantèlement de leur culture, écartelée entre 6 états. A travers l’expérience de l’artiste et poète Hawad, c’est tout le récit de résistance et de perpétuation des traditions qui nous est livré. Selon lui, “ce qui fait un berbère, ce n’est ni sa terre, ni son corps, c’est son imaginaire. Et s’il n’a plus de terres, il fera de ses rêves son territoire”. Et ce n’est pas un hasard si Albert Camus était à l’honneur lors du festival qui célèbre son centenaire, avec notamment la projection de “L’étranger”, de Luchino Visconti. On se rappelle de ses écrits à propos des berbères dans le journal “Alger Républicain”, en 1939 : “leur juridiction n’a jamais prévu de peine de prison tant l’amour de ce peuple pour la liberté est grand”. D’autres films ont été diffusés dans le cadre de la rétrospective, notamment “Indigènes” et  “La Colline Oubliée”. Engagement, conviction et dignité, c’était un festival qui racontait l’homme et la femme, libres.

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Idir Benard
Passionné par les nouvelles technologies, la cyberculture et les visionnaires de tout poil, il écrit un mémoire à l'EHESS sur le transhumanisme et la science fiction. Interrogateur du genre humain, en chemin hors de la caverne de Platon. Bon vivant, ne se prive pas de couvrir des évènements sympas en tout genre, qu'il y ait du vin, du dupstep ou de l'art. Fan des dessins animés des années 90 (Tintin, Dragon Ball Z) et des jeux old school (mégadrive en particulier)

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