Dennis Hopper s’en est allé
Dennis Hopper s’en est allé samedi à l’âge de 74 ans à Venice en Californie après s’être battu des mois contre un cancer de la prostate qui a fini par l’emporter.
Il était le symbole de la quête de liberté absolue, les cheveux au vent sur une moto traversant le désert en ligne droite. En 1969, il réalise et interprète un des deux rôles principaux d’Easy Rider, incarnation du Nouvel Hollywood et de la rébellion contre un cinéma américain à visage unique, détenu par les producteurs. De cette performance emblématique est née le mythe Hopper.
Il a commencé sa carrière d’acteur avec son pote James Dean dans La fureur de vivre et dans Géant, trouvant sa vocation dans l’exploration du mal être de la jeunesse. Il a crevé l’écran en 1979 dans Apocalypse now avec son interprétation de photographe halluciné. Parallèlement, il sombrait dans la drogue avant d’entamer une cure de désintoxication dans les années 1980. Après une petite traversée du désert (et pas sur une moto), il fait un retour tonitruant en 1986 avec un rôle de sadique dans Blue Velvet de David Lynch. Il a huit réalisations à son actif et tenu environ 200 rôles en tant qu’acteur. Il était aussi reconnu comme peintre, poète et photographe. Une rétrospective en 2008 à la cinémathèque de Paris présentait l’oeuvre de cette incarnation et artisan à part entière de la contre-culture américaine.
Toujours à contre-courant des tendances hollywoodiennes, il était comme Clint Eastwood un fervent Républicain. Il avait soutenu les candidatures et mandats de Bush père et fils. Il s’était cependant tourné vers Obama lors des dernières élections, “à cause des mensonges de l’administration Bush”.
Le patriarche de l’anticonformisme US s’en est allé. Petit clin d’oeil : C’est sous ses traits que la mort apparaissait dans Rendez vous à Palerme de Wim Wenders présenté au festival de Cannes en 2008.